Les Bourses ont salué, hier matin, les négociations des dirigeants européens ce week-end à Bruxelles qui ont tracé les grandes lignes d'un plan de sortie de crise malgré des désaccords persistants. A l'ouverture, la Bourse de Paris affichait un gain de 0,61%, Londres de 0,42%, Francfort de 0,73%. Madrid gagnait de son côté 0,8% et Milan +0,73%. Les autres places financières étaient aussi orientées à la hausse, d'où Tokyo a fini sur une progression de 1,90% tandis que Hong Kong et Shanghai évoluaient en territoire positif. Vendredi, la Bourse de New York avait terminé en nette hausse, pariant sur une sortie de crise proche en Europe à l'occasion du week-end marathon de discussions à Bruxelles qui s'est achevé par un sommet la veille. Un nouveau sommet est prévu, demain. Le ministre français de l'Economie, François Baroin, s'est dit "convaincu" , hier matin, que les dirigeants européens parviendraient, lors du sommet de demain, à un accord global pour régler la crise de la dette à laquelle est confrontée la zone euro. "Il y a eu beaucoup de progrès sur certains chantiers importants comme la recapitalisation des banques et les moyens pour augmenter la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière (FESF)", a estimé pour sa part un analyste parisien sous couvert d'anonymat. "Cela va porter le marché jusqu'à demain", date où des mesures précises devraient être annoncées", a-t-il ajouté. Désormais, deux scénarios sont à l'étude pour donner au FESF une puissance de feu d'au moins 1.000 milliards d'euros. L'un propose qu'il agisse comme un système d'assurance partielle de la dette publique de pays en difficulté. L'autre envisage la création d'un fonds spécial destiné à accueillir des contributions des pays émergents, Chine en tête, et qui pourrait être adossé au Fonds monétaire international (FMI). Mais cette dernière idée suscite la controverse, certains pays craignant de ne plus être maîtres chez eux. Les avancées les plus claires concernent le secteur bancaire. Les Européens se sont mis d'accord pour exiger des banques des pertes d'au moins 50% sur leur portefeuille de dette grecque. La recapitalisation des établissements en Europe est désormais chiffrée à environ 108 milliards d'euros. Enfin, les pays de l'Union européenne vont étudier d'éventuels changements au traité de l'UE pour améliorer le fonctionnement de la zone euro et renforcer en particulier la discipline budgétaire. Paris: le CAC 40 en hausse, optimiste avant les annonces de demain La Bourse de Paris était en hausse dans les premiers échanges, au lendemain d'un sommet européen très suivi par les investisseurs qui a tracé les grandes lignes d'un plan de sortie de crise en zone euro, tout en laissant planer beaucoup d'incertitudes. Peu après l'ouverture, le CAC 40 prenait 0,95% à 3202,11 points. "Les pistes qui se dégagent à l'une des déclarations publiques, d'avant-hier soir, sont dans l'épure de ce qui était anticipé", ont commenté les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC. Du côté des valeurs, le secteur bancaire profitait des avancées sur sa recapitalisation, BNP Paribas s'adjugeant 5,41% à 33,59 euros, Société Générale 5,09% à 19,95 euros et Crédit Agricole 4,07% à 5,04 euros. Axa prenait 2,47% à 10,98 euros. Un éventuel défaut de la Grèce ne présente pas de danger pour l'assureur en raison de sa faible exposition à la dette de ce pays et de la solidité de son bilan, a assuré le directeur général de la branche française du groupe dans La Tribune. Renault gagnait 1,71% à 27,99 euros. L'alliance entre le constructeur français et le japonais Nissan espère vendre 1,5 million de voitures électriques dans le monde d'ici cinq ans. Hors CAC 40, Faurecia s'adjugeait 5,66% à 18,54 euros après avoir enregistré une hausse de son chiffre d'affaires au 3e trimestre et confirmé ses prévisions annuelles. Francfort garde espoir pour le sommet européen de demain La Bourse de Francfort commençait en hausse, le marché allemand voulant croire à l'"accord global" promis pour, demain, par les responsables politiques européens afin de sortir de la crise de la dette en zone euro. L'indice Dax des 30 premières valeurs allemandes était en hausse de 1,05% à 6033,42 points dans les premiers échanges, et le MDax des valeurs moyennes prenait 0,88% à 9034,73 points à la même heure. Les valeurs financières étaient en tête du Dax : Commerzbank gagnait 2,7% à 1,75 euros, Deutsche Bank 1,81% à 28,33 euros, Allianz 1,92% à 80,07 euros. La hausse de l'activité manufacturière en Chine en octobre, après trois mois de contraction successifs, souriait aux valeurs cycliques allemandes, comme le conglomérat industriel ThyssenKrupp (+2,43% à 20,44 euros), Siemens (+1,45% à 75,08 euros), le cimentier HeidelbergCement (+2,99% à 31 euros) ou encore le géant automobile Volkswagen (+1,15% à 118,75 euros). En baisse, Deutsche Börse perdait 1,4% à 40,5 euros. L'action de l'opérateur boursier allemand était régulièrement montée ces derniers jours, portée par des résultats du troisième trimestre bien meilleurs que prévu. Londres en légère hausse, les banques en forme La Bourse de Londres était en légère hausse, au lendemain du sommet européen de Bruxelles, les banques profitant notamment de la perspective d'une recapitalisation qui pourrait épargner les établissements britanniques. Peu après l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 22,31 points, soit 0,41% par rapport à la clôture de vendredi, à 5509,90 points. Le marché a vu dans la réunion des dirigeants européens à Bruxelles "des signes encourageants de progrès", notait Stan Shamu de IG Markets, tout en soulignant que la prudence restait de mise d'ici le prochain sommet de demain "avec le risque que des lacunes soient découvertes une fois le plan dévoilé Les banques britanniques se distinguaient alors que, selon les analystes, elles devraient être concernées a minima par le plan de recapitalisation des banques dont le principe a été approuvé par l'UE et qui devraient avant tout viser leurs homologues françaises, it annoncé qu'il visait une progression de 40% de son profit d'exploitation en 2012, comparé à celui prévu pour cette année, grâce à une rationalisation de son fonctionnement et à d'éventuelles hausses de tarifs.