La croissance des pays émergents d'Asie orientale bute sur la crise européenne, qui pèse sur leurs exportations, mais la Chine les préserve d'un coup de frein brutal, estime, hier, la Banque mondiale (BM) dans son rapport semestriel régional. Le Produit intérieur brut (PIB) de la région, qui comprend notamment la Chine, la Thaïlande, le Vietnam et l'Indonésie, devrait croître de 8,2% cette année et 7,8% en 2012, selon les dernières estimations de la Banque mondiale. En mars, elle prévoyait 8,2% en 2011 et 7,9% en 2012. La croissance chinoise doit atteindre 9,1% et 8,4%, contre 9,0% et 8,5% précédemment estimés. Hors Chine, la croissance de la région est attendue à 4,7% et 5,3%, contre 5,3% et 5,7% anticipés en mars. "Le ralentissement de la croissance en Europe dans le sillage de l'austérité financière et les recapitalisations bancaires affectent l'Asie orientale", constate la Banque mondiale. "Le resserrement du crédit opéré par les banques européennes peut également affecter les flux de capitaux (...) mais d'importantes réserves (de devises étrangères) et des comptes courants excédentaires préservent la plupart des pays de la région" d'une forte correction, note la Banque mondiale. Faute de débouchés en Europe, ces pays se tournent vers la Chine et son immense marché d'un 1,3 milliard d'habitants, qui devrait rapidement ravir à l'Union européenne (UE) la place de deuxième importateur au monde, derrière les Etats-Unis. Les pays émergents d'Asie orientale comptent désormais pour 18% des importations chinoises de biens de consommation. La Banque mondiale souligne toutefois que ces pays doivent renforcer leur indépendance économique en se réformant et en investissant aux fins de "s'assurer une croissance plus forte et tirée par la consommation intérieure". Ils doivent aussi faire un effort important dans l'éducation et la formation s'ils veulent "améliorer la productivité et orienter leur économie vers une production à plus haute valeur-ajoutée". Enfin, ils doivent impérativement développer et renforcer leurs infrastructures face aux calamités naturelles qui les frappent régulièrement (inondations, séismes, tsunamis).