L'association des banques italiennes (ABI) a indiqué cette semaine, envisager un recours contre les estimations de l'Autorité bancaire européenne (EBA) sur les besoins de recapitalisations des banques et a demandé qu'elles soient revues profondément. En plus de demander formellement que l'exercice soit revu profondément, l'ABIe réserve le droit de vérifier dans toutes les instances sa légitimité, a indiqué l'association dans un communiqué. L'EBA a revu légèrement en hausse les besoins des banques italiennes à 15,366 milliards d'euros contre une estimation provisoire de 14,77 milliards publiée fin octobre, pour qu'elles puissent porter à 9% d'ici fin juin 2012 leur ratio de fonds propres les plus solides afin de faire face à la crise. Pour l'ensemble des banques européennes, le chiffre a été revu à 114,7 milliards au lieu de 106 milliards. Mais selon l'ABI, ces estimations sont faussées en raison d'une application non homogène des critères de détermination des actifs pondérés par le risque entre les différentes réglementations européennes. Il est évident que ces différences peuvent faire apparaître des déficits de fonds propres qui ne reflètent pas une réelle exposition au risque, contraignant les banques à effectuer des recapitalisations non nécessaires avec des conséquences négatives importantes, soutient l'association. Alors que les perspectives de croissance ont été revues en forte baisse en Europe, l'EBA impose aux banques des mesures qui peuvent entraîner une réduction des actifs et une contraction des crédits accordés à l'économie, poursuit l'ABI. Les banques italiennes, qui sont sous pression en raison de la hausse des taux d'emprunt de l'Italie, critiquent aussi la valorisation des obligations d'Etat aux prix de marché effectuée par l'EBA, qui est, selon l'ABI, inadéquate en raison de la phase économique difficile que l'Europe traverse.