En Côte d'Ivoire, la principale récolte de cacao s'avère nettement moins importante que l'année dernière selon les estimations des exportateurs. Les arrivages sont loin des niveaux de novembre 2005 : 300 000 tonnes étaient descendues vers les ports à cette époque contre seulement 200 000 tonnes cette année. Les arbres croulent sous le poids des cabosses. Les ventes s'accélèrent, mais, le million de tonnes ne sera pas atteint en mars quand s'achève la saison principale prophétise-t-on sur place. Une défaillance due aux effets combinés de la météo et des difficultés au démarrage de la campagne. Trop de pluie, pas assez de soleil dans le sud-ouest du pays ont limité la croissance des cabosses contenant les précieuses fèves de cacao. De surcroît, la campagne officielle a démarré avec trois semaines de retard. Enfin, la grève de trois jours observée par les planteurs déçus par le prix indicatif a également entamé la production escomptée : plusieurs dizaines de milliers de tonnes en attente se sont abîmées et n'ont pas trouvé preneur quand les achats ont enfin commencé. Ces nouvelles en provenance du pays d'origine laissent les marchés de marbre. A Londres, la tendance est plutôt baissière car les stocks restent conséquents. Hier la tonne de cacao livrable dans trois mois valait 840 livres. "Il faudra attendre janvier pour confirmer la réalité de la faille ivoirienne" tempère un trader. Du côté des planteurs, on se réjouissait la semaine dernière du léger mieux enregistré pour le prix bord champ payé par les traitants, tout en discutant de l'avenir de ces fameux intermédiaires qui sortent le cacao de la brousse pour l'amener à bon port. Selon le projet présenté la semaine dernière par le Fonds de garantie des coopératives café-cacao, leur métier est voué à disparaître. Cette instance souhaite doter les régions productrices de centrales d'achat où le producteur pourra livrer ses fèves au lieu de les céder aux traitants qui assurent le financement et le transport. La centrale serait alors la seule habilitée à vendre aux traitants ou directement aux exportateurs, ce qui devrait permettre de relever le prix payé au producteur. Une belle idée qui laisse plus d'un opérateur sceptique. Côté métaux, les valeurs minières plus volatiles que les pétrolières. Jean Philippe Roos, directeur de Natexis gestion, est toutefois plus mesuré quant au secteur des matières premières. "Avoir 5 à 10% de son portefeuille axés sur des valeurs énergétiques n'est pas un problème, mais le marché des matières premières est beaucoup plus volatile que celui de l'énergie " constate le directeur de Natexis Gestion. " Le marché des métaux industriels présente toujours peu de risques et n'a pas encore consolidé ", continue t-il. Et Hugues Rialan, directeur de la gestion à la Banque Robeco de compléter en précisant que " les métaux non ferreux ont pour leur part un cours cyclique. Si la croissance diminue, leur cours va baisser ". Le risque politique encouru pour les valeurs minières n'est quant à lui pas l'une des causes de leur grande volatilité. En effet, " ce risque est plus présent encore dans le pétrole, puisque quelques puissances se partagent les deux tiers de la production mondiale. D'où l'intérêt d'opter pour des fonds qui possèdent plusieurs majors diversifiés géographiquement " conclut Jean Philippe Roos. Concernant le marché de l'or, Jean Bernard Guyon président du directoire de Global Gestion revient sur le premier semestre en rappelant que " la chute du cours de l'or a été rapide et brutale au printemps dernier. Cette chute a été amplifiée par le fait que les spéculateurs se sont retirés du marché à cette période. Ce qui explique la consolidation qu'a connue l'or ces derniers mois. " Pour autant, " les investisseurs qui investissent sur le long terme continuent d'acheter de l'or ", insiste Jean Philippe Roos, " pour se prémunir d'une part d'une baisse éventuelle du dollar, et d'autre part d'une hausse de l'inflation ".