Le président de la commission nationale consultative de promotion et de défense des droits de l'Homme (CCNPDH) a affirmé ,hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio national que le rapport élaboré par sa commission sur l'état des droits de l'Homme en Algérie sera remis au président de la république soit à la fin du mois en cours ou durant la première quinzaine du mois de janvier 2012. Farouk Ksentini qui a donné les grands axes de ce rapport qu'il compte enrichir avant de le remettre au chef de l'Etat, a précisé qu'il y a des progrès dans le domaine de la protection des droits de l'Homme mais beaucoup à reste à faire. Il cite comme exemple les droits sociaux qui nécessitent une solution " à terme ". Globalement, il se dit satisfait de ce qui a été fait mais des efforts sont à consentir pour " rattraper le retard ". Maître Ksentini a également évoqué le droit au logement qui reste, selon lui " une question urgente car on ne peut pas demander aux citoyens en quête d'un logement d'attendre des années mais régler ce problème demande du temps ". A propos du secteur de la justice, le président de la CNCPDH a relevé que les problèmes matériels ont été réglés, c'est le cas notamment des salaires des magistrats ou la construction de nouveaux centres pénitentiaires, " aujourd'hui il faut travailler à rendre une justice de qualité ". Me Ksentini a tenu à souligner qu'il n' y a jamais de corruption dans le secteur de la justice précisant qu'il ne porte pas de jugements sommaires. Son souci majeur, dit-il, est de " former les juges pour se spécialiser" et " se débarrasser de l'inflation judiciaire, c'est-à-dire, l'accumulation des recours, la tâche n'est pas facile mais avec les dispositions prises on arrivera à régler ce problème ", a-t-il dit. Autre point soulevé par Farouk Ksentini et qui nécessite aussi une solution ; " l'application des textes ". Selon lui, les décisions de justice " ne sont toujours pas celles qu'on espère ". Interroge sur les relations qu'il a avec les ligues des droits de l'homme, Farouk Ksentini a affirmé que sa commission et les ligues font un travail de complémentarité. " Les ligues travaillent de l'extérieur et nous à l'intérieur de l'Etat pour un seul objectif, faire progresser les droits de l'Homme ". Quant aux organisations internationales de défense des droits de l'Homme, il a souligné que ces organisations " ne doivent pas se comporter comme des agences de notation qui distribuent les points à qui elles veulent". Farouk Ksentini a précisé que la promotion des droits de l'Homme est une affaire de culture, de même que la démocratie qui nécessite un consensus.