Le Premier ministre gabonais Paul Biyoghe Mba a estimé, avant-hier, que la victoire écrasante du parti au pouvoir aux législatives du 17 décembre marquées par une abstention de 65,72% que l'appel au boycott de l'opposition n'avait pas mobilisé grand monde. Les partisans du boycott devraient faire montre de beaucoup plus de réserve, de retenue et de modestie car manifestement leur appel au boycott n'a pas mobilisé grand-monde, les taux de participation étant similaires d'une élection à l'autre, a affirmé M. Biyoghe Mba, soulignant que seuls les scrutins présidentiels mobilisaient l'électorat. Selon les chiffres officiels de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap) divulgués dans la nuit de mercredi à jeudi le Parti démocratique gabonais (PDG) du président Ali Bongo Ondimba obtient 114 des 120 sièges et le taux de participation est de 34,28%. Une partie de l'opposition qui a boycotté le scrutin a affirmé ne pas reconnaître la validité du scrutin du 17 décembre 2011, mettant l'accent sur le fort taux d'abstention et assurant: l'Assemblée nationale qui en est issue représente moins de 10% de la population. Le Premier ministre affirme que le taux d'abstention participe à de la pratique observée depuis l'avénement de la démocratie dans notre pays en 1990 qu'à tout autre concours de circonstance n'en déplaise à quelques acteurs politiques. Il rappelle les chiffres de participation suivants: 1996, législatives: 46,6%, législatives 2001: 38,54%, législatives 2006: 38,90%, locales 2008: 35,49%. M. Biyoghe Mba a aussi envoyé une pique à son prédécesseur comme Premier ministre Jean Eyeghe Ndong, devenu un des leaders de l'opposition à la mort du président Omar Bongo, qui avait appelé au boycott. M. Eyeghe Ndong a été élu député avec un taux de participation de 13,91 (lors d'une partielle en 2010 à Libreville). (...) Ses acolytes n'ont à aucun moment exprimé ou déclaré que son élection n'était ni crédible, ni valable, ni représentative. M. Biyoghe Mba s'est réjoui à juste titre de la parfaite organisation de cette élection. Quant aux résultats, il estime qu'ils montrent une nette et massive adhésion des Gabonais au projet de société du président Ali Bongo Ondimba ainsi qu'à la mise en oeuvre du programme de l'Emergence. Une fois les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle dans les deux prochains mois, M. Biyoghe devra démissionner de son poste. D'après de nombreux observateurs, il devrait être reconduit dans ses fonctions mais d'autres observateurs estiment qu'il pourrait être remplacé par deux actuels ministres. Les noms du ministre de l'Equipement Léon Nzouba et celui des Transports Julien Nkoghe Bekalé sont les plus cités.