Jeudi, à l'ouverture des travaux de la 5éme session ordinaire du Conseil national du RND, M. Ahmed Ouyahia est revenu dans son discours pour évoquer nombre de remarques en rapport avec l'actualité nationale et internationale. Cette session se tient à quelques mois seulement des prochaines élections législatives qui seront organisées avec des garanties de transparence renforcées, " et avec une participation élargie à de nouvelles formations politiques, qui représente une avancée de notre pluralisme politique ", souligne le SG du RND. A ce sujet, il ajoutera que sa formation politique a soutenu les réformes politiques engagées en avril dernier, " et chacun peut constater la constance des positions de notre Rassemblement, depuis ses proposions présentées et rendues publiques en juin dernier, jusqu'aux votes formulés par nos parlementaires sur chacun des projets de lois pertinents ". " Le RND n'a pas fait de ces réformes un fonds de commerce électoraliste, car le pluralisme démocratique, l'ouverture politique, associative ou médiatique, ainsi que la promotion des femmes en politique, font partie de nos positions constantes. Notre parti n'a pas transformé l'examen des projets de lois sur les réformes au Parlement, en tribune politicienne, car nous sommes respectueux de notre présence au gouvernement qui pour nous est un honneur de servir le pays. Le RND sera aussi, le moment venu, fidèle à ses propositions pour la révision constitutionnelle, qu'il a officiellement déposées et rendu publiques le 2 Juin dernier ", rappelle encore M. Ouyahia. A travers les propos de M. Ouyahia, il est relevé que le RND se dirige vers les prochains rendez-vous électoraux sans aucun esprit d'exclusion d'aucun courant politique, et avec une confiance solide dans l'avenir du régime républicain et démocratique. Ce qui lui fait dire : " Ce système est désormais bien protégé par la Constitution et par la loi. Pour le reste, nous acceptons la compétition avec tout parti politique qui, dans le respect des lois du pays, milite pour ses idées et programmes, sans violence et sans dépendance envers l'étranger. Comme par le passé, nous seronts présents à ces élections avec un programme et de nouvelles propositions, mais aussi un bilan ce qu'il est adevenu de nos 140 propositions présentées aux législatives de 2007. Pour le reste, nous comptons sur l'unité de nos militants, sur la crédibilité des candidates et des candidats que nous présenterons, et nous déclarons par avance notre respect de la décision des électeurs libres et souverains ". Face aux appréhensions et aux interrogations multiples découlant d'une conjoncture internationale lourde d'incertitudes politiques et économiques, M. Ouyahia souligne qu'il est du devoir de tous, par delà les intérêts partisans ou de classe, " de concourir à la préservation de l'indépendance et de la souveraineté nationales. De même, les réformes nécessaires pour améliorer la situation dans notre pays et le quotidien de nos citoyens doivent être conçues en Algérie par des Algériens pour l'Algérie et pour les Algériens ". Revenant sur le bilan de l'année 2011. Il estime qu'il est contrasté mais aussi porteur d'espérance pour l'avenir. " L'année dernière a connu d'importantes augmentations des salaires et des pensions de retraite, tout comme des subventions de l'Etat aux prix des produits de première nécessité. Elle a été marquée aussi par des encouragements exceptionnels à la création d'emplois y compris pour les jeunes au chômage, et par de nouvelles incitations importantes à l'investissement. Elle a enregistré enfin le relogement de dizaines de milliers de familles, et le raccordement de centaines de villages au gaz naturel ". Ces nouveaux progrès revêtent une importance accrue lorsqu'ils sont éclairés par la conjoncture économique mondiale qui, à travers de nombreux pays développés, renvoie l'image de la récession, des compressions d'effectifs, de la hausse du chômage, et des mesures d'austérité sévères, y compris des baisses de salaires et de pensions de retraite. A ce titre, le SG du RND, Premier ministre note : " ces nouveaux acquis sont encore une réponse de plus au slogan '' d'un peuple algérien pauvre dans une Algérie riche'' qui a été brandi par certains. L'Algérie est loin d'être un pays riche, et le bien-être des Algériens ne viendra pas des slogans creux, des discours démagogiques, ou de l'anarchie ". Il indiquera que l'année 2011 a été marquée par les graves troubles de janvier dernier, surmontés grâce à la lucidité du peuple qui vient à peine de tourner la page de la tragédie nationale, et grâce au sens exemplaire du devoir des forces de police et de la gendarmerie nationale, qui ont compté leurs propres victimes mais ont épargné le sang et les vies de leurs concitoyens émeutiers. Pour lui, il est établi, y compris par une Commission d'enquête parlementaire, que les émeutes de l'année dernière ne peuvent s'expliquer uniquement par une flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité. " Personnellement, je pense que l'avenir confirmera qu'il s'agissait d'une manipulation des frustrations réelles de nos jeunes par des intérêts mafieux, menacés par la progression de la transparence et de la loi. De plus, certains à l'intérieur, ont cru pouvoir récupérer les troubles de Janvier dernier, alors que d'autres à l'extérieur espéraient régler leur compte avec cette Algérie qui, ayant retrouvé son indépendance financière, revendique désormais le droit de négocier les atouts de son marché contre des partenariats mutuellement bénéfices. Le peuple algérien n'attendait pas un ''printemps arabe''. Ce peuple fier et courageux a reconquit chèrement sa liberté en dépit d'un colonialisme centenaire. Il a sauvegardé douloureusement sa démocratie au milieu d'une décennie de tragédie nationale, et a lui-même donné l'exemple dans la Nation arabe, par son pluralisme politique et par la diversité de sa presse que je salue. Le peuple algérien qui a produit la grandiose Révolution de Novembre n'acceptera aucun tuteur étranger qu'il soit d'Orient ou d'Occident. Ce peuple jaloux de sa propre souveraineté et respectueux de celle des autres peuples, demeurera opposé, en toute circonstance, aux interventions étrangères dans tout pays indépendant ". Certes le monde contemporain accumule les concepts politiques nouveaux du " devoir d'ingérence humanitaire inventé dans le sillage de la première invasion de l'Irak, au " devoir de protéger " forgé en 2005. " Mais, ces mêmes concepts restent au service des intérêts de puissants, comme en témoigne le déni de justice opposé aux droits légitimes du peuple palestinien ", note encore M. Ouyahia.