Les cours du pétrole s'affichaient en baisse, hier, les investisseurs effectuant des prises de bénéfices après les gains des dernières séances enregistrés à la faveur des tensions liées à l'Iran et au Nigeria. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait 54 cents, à 101,70 USD, par rapport à la clôture de la veille. Le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance cédait 39 cents à 112,89 USD. Le brut avait grimpé ces derniers jours à cause du dossier sur le nucléaire iranien qui avait fixé les cours "huit ou neuf dollars au-delà de ce qu'ils devraient être", selon Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage iitrader.com. Les Etats-Unis ont prévenu dimanche qu'ils répondraient par la force si l'Iran cherchait à bloquer le détroit d'Ormuz, passage stratégique par lequel transite 35% du trafic maritime pétrolier mondial. Et les Européens poussent à la roue pour mettre en place un embargo pétrolier contre l'Iran qu'ils veulent contraindre à renoncer à ce qu'ils soupçonnent être un programme nucléaire militaire sous couvert d'un projet civil. L'UE reste toutefois divisée sur le moment opportun pour le faire entrer en vigueur. Les cours devraient néanmoins retomber mercredi après les prises de bénéfices et l'annonce par l'American Petroleum Institute d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis (+397'000 barils la semaine dernière), confirmant les données du gouvernement. L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Energie (EIA) a par ailleurs une nouvelle fois révisée en baisse, avant-hier, sa prévision de consommation mondiale de pétrole pour 2012, pointant la fragilité de l'économie mondiale. Dans son rapport mensuel, l'agence, émanation du département de l'Energie, estime que la consommation d'or noir de la planète atteindra 89,4 millions de barils par jour (mb/j) cette année (+1,3 mb/j par rapport à 2011) et 90,9 mb/j l'an prochain (+1,5 mb/j). Les prix du pétrole sont également sensibles à la situation au Nigeria, premier pays producteur d'Afrique (2,4 millions de barils par jour), qui a connu la veille un deuxième jour de grève générale accompagné de heurts avec les forces de l'ordre. Les Nigérians protestent contre la suppression des subventions sur les prix des carburants qui a fait flamber les tarifs à la pompe. Le brut à New York continue de profiter de l'actualité géopolitique chargée Les prix du pétrole ont terminé en hausse la veille à New York, soutenus par une actualité internationale toujours animée, alors que les investisseurs se réservaient pour les chiffres hebdomadaires des stocks américains, mercredi. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a gagné 93 cents par rapport à la veille, finissant à 102,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 113,28 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 83 cents. "Le marché a été complètement soutenu par les tensions géopolitiques en Iran", a résumé Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage iitrader.com Le dossier sur le nucléaire iranien a ainsi fixé les cours "huit ou neuf dollars au-delà de ce qu'ils devraient être", a-t-il estimé. Les Etats-Unis ont prévenu dimanche qu'ils répondraient par la force si l'Iran cherchait à bloquer le détroit d'Ormuz, passage stratégique par lequel transite 35% du trafic maritime pétrolier mondial. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a par ailleurs annoncé lundi que Téhéran avait commencé la production controversée d'uranium enrichi à 20% sur son site de Fordo, enfoui sous une montagne et difficile à attaquer. Dans ce contexte, le projet d'embargo pétrolier de l'Union européenne contre l'Iran ajoutait de la pression sur les cours. "Le degré élevé d'interactions politiques internationales suggère que les gouvernements et les entreprises intensifient leurs recherches de sources alternatives", ont confirmé les analystes de JPMorgan. "L'Iran joue un rôle de premier ordre pour garder les cours élevés, mais il ne semble pas que (ce dossier) soit suffisant pour continuer de doper le marché pétrolier", a toutefois averti Phil Flynn, de PFG Best. Autre événement important pour le marché pétrolier: le recul de l'excédent commercial chinois. Il est tombé à 155,14 milliards de dollars en 2011, ce qui devrait ouvrir la porte à "un assouplissement monétaire" dans le deuxième pays consommateur de brut de la planète, a fait valoir M. Ilczyszyn. "Cela alimente les spéculations sur des mesures de relance pour essayer de stimuler l'économie, ce qui s'ajoute aux éléments favorables à la hausse", a commenté de son Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric). De manière générale le pétrole a été soutenu, avant-hier, par "la hausse des marchés boursiers et le léger renchérissement de l'euro, ainsi que par le fait que les investisseurs ne voulaient pas prendre de risque avant les stocks hebdomadaires", a expliqué M. Ilczyzzyn.