Le deuxième jour des séances plénières réservées aux débats autour de programme du gouvernement a laissé place à la critique. C'est ainsi que M. Abdelmadjid Menasra vice-président du MSP, a souligné que le programme remis aux députés de la chambre basse du Parlement est un programme sectoriel qui n'apporte pas beaucoup de nouveauté. Cela n'a pas empêché le représentant du MSP de réaffirmer le soutien de son parti à ce programme. Cela étant, il fera remarquer que les députés sont libres de faire les critiques et d'apporter les propositions qu'ils jugent nécessaires. De son côté, M. Miloud Chorfi, président du groupe parlementaire RND, a déclaré que le programme du gouvernement est celui du président de la République. C'est pour cela que le RND le soutiendra. Il réaffirmera ainsi les positions du parti consolidées lors de la réunion entre le secrétaire général du RND, M. Ahmed Ouyahia avec les parlementaires de son parti à l'occasion de laquelle il a donné des orientations portant sur le soutien du programme du chef de l'Etat et les différentes propositions évoquées lors de la campagne électorale. M. Rachid Yayssi du mouvement El Islah estime, pour sa part, que "le programme contient des grandes lignes et des généralités au lieu de donner des précisions et manque de statistiques". Il est à noter que l'aspect social portant sur l'amélioration du niveau de vie des citoyens a été également évoqué par l'ensemble des intervenants de la séance matinale ; il était question aussi de la liberté de la presse, l'ouverture du champ audiovisuel, des libertés syndicales, de la réforme du secteur de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Les députés ont tenu, également, à évoquer les besoins de leurs régions en matière d'alimentation en eau potable, en services de santé et d'emploi. Aussi, les différents parlementaires ont focalisé leurs interventions sur la lutte contre la corruption ainsi que l'élargissement des prérogatives des élus locaux. C'est ainsi que le député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Mohcine Belabbas a indiqué que le projet du gouvernement manque d'"objectifs ciblés et mesurables ainsi que de mesures détaillées nécessaires pour les atteindre", suggérant l'institution d'un parquet national anticorruption et d'un contrôle civique sur les biens patrimoniaux des dignitaires et des fonctionnaires, la simplification des procédures des actes administratifs et la création d'un centre de formation et de contact pour les victimes de la corruption. Pour sa part, la députée du Parti des travailleurs (PT), Mme Houaria Bousmaha, a appelé le gouvernement à "revaloriser le secteur public et à mettre un terme à la privatisation" qui permettra de lutter contre le chômage. Elle estime que l'application du plan structurel et l'accord d'association avec l'Union européenne et la privatisation de certaines entreprises ont eu un effet direct sur l'augmentation du taux de chômage, exhortant le gouvernement à poursuivre la nationalisation des hydrocarbures. Le député du Parti du renouveau algérien (PRA), M. Abdelkader Chadad, qui a mis en évidence l'importance de revoir les prérogatives des élus locaux. Après avoir appelé à une "négociation nationale" autour du projet de société, le député du Rassemblement national démocratique (RND), M. Bouzid Barkani a appelé le gouvernement à "se pencher davantage" sur les préoccupations des citoyens, notamment dans les domaines de l'habitat, du foncier et de l'agriculture.