Les marchés européens ont débuté en hausse, hier, puis ont rapidement effacé leurs gains, dans un climat de prudence en attendant l'issue des discussions autour de la dette grecque. L'indice CAC 40 était stable (-0,02% à 3.404,98 points), alors que la Bourse de Francfort cèdait 0,3%, Londres 0,1% et l'EuroStoxx 50 recule de 0,07%. Paris et Berlin ont pressé la veille Athènes d'accepter une nouvelle cure d'austérité en échange d'une aide financière, mais les partis politiques grecs ont reporté à mardi leur réponse aux conditions drastiques posées par les bailleurs de fonds. "Le week-end passé était, selon de récentes annonces d'Athènes, le dernier délai pour trouver un accord sur la restructuration de la dette grecque, mais la situation reste en suspens", ce qui fait hésiter les investisseurs, ont commenté les analystes de Commerzbank. Les difficiles négociations entre le Premier ministre grec Lucas Papademos et les partis politiques gouvernementaux devraient se poursuivre, en pleine grève générale, pour tenter d'arracher l'aval des partis aux réformes exigées par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI). Les discussions achoppent notamment sur l'insistance des bailleurs de fonds d'abaisser le salaire minimum en Grèce. Athènes poursuivait par ailleurs ses négociations avec ses créanciers privés, essentiellement les banques, sur les conditions de l'effacement d'une partie de sa dette publique. Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a déclaré, hier, qu'il n'avait aucun doute sur l'avenir de la Grèce dans la zone euro, à condition que le pays respecte ses obligations vis-à-vis des autres membres de la monnaie unique. La veille, les marchés avaient perdu du terrain dans la crainte d'un défaut désordonné de la Grèce, certains investisseurs évoquant le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro. Paris: le CAC 40 à l'équilibre, attentiste sur la situation en Grèce La Bourse de Paris flirtait avec l'équilibre mardi dans les premiers échanges, pour débuter une séance marquée par la prolongation des négociations sur la dette en Grèce et de nombreuses publications d'entreprises des deux côtés de l'Atlantique. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 grignotait 0,02% à 3405,95 points. Les investisseurs digéraient les nombreuses publications d'entreprises. Du côté des valeurs, ArcelorMittal se hissait en tête de la cote (+1,61% à 16,41 euros). Le sidérurgiste, qui a connu une fin d'année difficile, table sur une amélioration de la conjoncture en 2012. L'ancienne branche inox du groupe, Aperam, prenait pour sa part 6,73% à 16,41 euros. La société, après avoir essuyé une perte en 2011, prévoit également un redressement cette année dans un marché de l'acier inoxydable assaini par la prochaine fusion de ses concurrents Inoxum et Outokumpu. Lagardère (+0,15% à 23,18 euros) n'était pas affecté par le fait que la société va passer environ 900 millions de dépréciations d'actifs dans ses comptes 2011, en raison des contre-performances de son activité dans les sports et d'une moindre valorisation de ses titres Canal+ France. Air France-KLM cédait 1,89% à 5,02 euros. Le trafic passager de la compagnie, qui fait face à une grève de ses salariés, a progressé de 3,7% en janvier avec un meilleur taux d'occupation de ses avions mais l'activité cargo a chuté de 10,3% sous l'effet de la faiblesse de l'économie. Enfin, Euro Disney reculait de 4,98% à 5,34 euros malgré un chiffre d'affaires en hausse de 1,1% au premier trimestre de son exercice 2011-2012 (octobre à décembre). Francfort: le Dax recule, après avoir ouvert en hausse La Bourse de Francfort évoluait en baisse, hier en milieu de matinée, les investisseurs se montrant circonspects sur une issue imminente des négociations sur la dette grecque. Après avoir ouvert en hausse de 0,11%, l'indice des trente valeurs vedette Dax perdait 0,74% à 6715,5 points peu après l'ouverture. Le MDax des valeurs moyennes reculait, lui, de 1,18% à 10'250,7 points. Du côté des valeurs, Deutsche Boerse se hissait en tête (+1,01% à 49 euros), les investisseurs étant toujours insensibles à l'échec de son projet de fusion avec l'opérateur transatlantique NYSE. Selon plusieurs médias, des membres du conseil de surveillance souhaiteraient toutefois voir le patron, Reto Francioni, tirer les conséquences de cet insuccès et démissionner. SAP reculait 0,73% à 47,73 euros. Dans un communiqué mardi matin, le groupe a regretté la décision de son concurrent américain Oracle, déçu de sa condamnation à l'automne à des dommages de 272 millions de dollars pour violation des droits d'auteur, de poursuivre la bataille judiciaire qui les oppose. La compagnie aérienne Lufthansa était en queue de peloton (-2,37% à 10,91 euros). Selon un quotidien régional, son patron aurait détaillé lundi devant la direction du groupe les mesures envisagées pour atteindre un objectif d'économies de 1,5 milliard d'euros. Le journal Rheinische Post parle notamment de réductions d'effectifs. Selon le Handelsblatt, Lufthansa aurait en outre mis un terme à la recherche d'un partenaire pour sa filiale Lufthansa Systems, chargée des systèmes et services informatiques. Deutsche Bank reculait de 0,43% à 33,5 euros, alors que l'information récurrente selon laquelle elle prévoit de vendre son activité de gestion de fortune refaisait surface dans plusieurs médias. Suisse : ouverture en baisse, UBS et Swatch mal orientés La Bourse suisse était en baisse, mardi, dans les premiers échanges, après un début de séance indécis. A l'exception d'UBS et de Swatch, nettement sous pression, la plupart des titres évoluaient autour de l'équilibre. La mégafusion entre Xstrata et Glencore était attendue, aux conditions annoncées. Dans les premiers échanges, le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,28% à 6129,82 points, le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,51% à 936,89 points, le Swiss Performance Index (SPI) abandonnait 0,26% à 5561,35 points. UBS lâchait 1,5%. Les résultats, à la limite inférieure des attentes, n'ont pas enthousiasmé les analystes. Ils ont notamment été déçus par la contribution aux résultats des activités Wealth Management, en particulier de Wealth Management Americas. La marge brute est globalement plus faible que prévu, mais UBS est sur la voie de son objectif de réduction des actifs pondérés des risques. Les prévisions d'UBS sont prudentes. Comme au 4e trimestre, les incertitudes autour de la crise de la dette en zone euro, les problèmes du système bancaire européen, le déficit US et l'évolution de l'économie mondiale devraient continuer à peser sur les activités de la clientèle au 1er trimestre 2012. Depuis début 2012, l'action UBS a gagné un peu plus de 16%. CS perdait 1,0%, à l'avant-veille de ses résultats. Swatch (-4,2%) et Richemont (-2,8%) étaient les seuls blue chips à faire plus mal qu'UBS. Swatch a présenté ce matin à l'improviste ses résultats annuels, après avoir publié son chiffre d'affaires début janvier. Pas de comparaison possible donc avec les prévisions des analystes. Le groupe biennois a confirmé des déclarations de janvier faisant déjà état d'un bon début d'année. Richemont a annoncé hier soir que le conseil général de La Chaux-de-Fonds a approuvé la vente d'un terrain à la Manufacture Cartier, marque détenue par le groupe de luxe genevois, avec à la clé la création de 300 emplois. Des actions telles que Clariant (-1,1%), Nobel Biocare (-0,8%), ABB (-0,7%) et Julius Bär (-0,6%) reculaient un peu moins. Julius Bär a perdu 4% hier, après la publication de ses chiffres annuels. Aujourd'hui, HSBC a abaissé sa recommandation à "underweight", tandis que Goldman Sachs et la Deutsche Bank ont un peu abaissé les objectifs de cours. Les deux banques sont toutefois encore à "buy". A l'opposé, Roche (+0,7%) évoluait positivement. Novartis (+0,1%) et Nestlé (inchangé) ne pesaient pas sur le SMI. Parmi les assurances, Swiss Life (+0,2%) et Swiss Re (+0,4%) évoluaient avec modération. Sur le marché élargi, Meyer Burger lâchait 2,9% après la publication de chiffres annuels provisoires. Les objectifs de marge EBITDA et de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année 2011 ont été atteints, toutefois un amortissement important dû à l'acquisition de Roth&Rau a influencé négativement le résultat opérationnel. La veille, une perte nette ainsi que des mesures de restructuration pour Roth & Rau ont été annoncées. Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 0,13%, l'Europe inquiète L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la journée, d'hier, en léger repli de 0,13%, en raison de craintes persistantes sur la situation financière de l'Europe et en particulier celle de la Grèce, alors que la place de Shanghai était aussi en petite forme. L'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 11,68 points pour s'afficher à 8917,52 points à la fermeture. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 2,92 points (+0,38%), pour finir à 772,77 points. Les donneurs d'ordres à Tokyo sont dans l'expectative au sujet de la Grèce où les négociations piétinent entre les responsables politiques pour s'accorder sur un nouveau plan de rigueur afin d'obtenir une aide internationale qui permettrait d'éviter un défaut de paiement en mars. L'activité sur la place tokyoïte a été assez élevée, avec 2,14 milliards de titres échangés sur le premier marché. Nombre d'investisseurs ont cependant opté pour une position attentiste avant l'annonce des résultats financiers du géant de l'automobile Toyota, tombés immédiatement après la clôture. Le titre du premier constructeur nippon est resté inchangé, comme plusieurs autres de divers secteurs. La crise d'endettement en Europe continuant d'occuper les esprits, les valeurs, notamment celles de groupes exportateurs, ont évolué de façon disparate, certains étant victimes de prises de bénéfices. L'action des constructeurs de voitures japonais, Honda et Nissan ont respectivement fléchi de 0,07% à 2764 yens et gagné 0,13% à 756 yens. Parmi les groupes d'électronique, l'action Sony s'est élevée de 1,41% à 1513 yens, celle de Sharp a augmenté de 1,71% à 536 yens et celle de Panasonic a décliné de 0,16% à 636 yens. Les titres des industriels Fanuc (robots) et Komatsu (engins de chantiers), très présents en Chine, ont reculé, le premier de 0,54% à 12'960 yens et le second de 0,32% à 2198 yens. L'action du groupe de cigarettes Japan Tobacco (JT) a progressé de 5,45% à 406'500 yens après un relèvement la veille des prévisions de bénéfice net annuel grâce à un regain du marché intérieur. JT a également indiqué envisager le rachat de ses propres actions actuellement aux mains de l'Etat, ce dernier étant susceptible de les vendre dans le cadre du financement de la reconstruction du nord-est dévasté le 11 mars 2011. L'action très chahutée du groupe japonais d'appareils photo et techniques d'imagerie Olympus, toujours en proie à un retentissant scandale financier et en quête de partenaire industriel, a terminé en repli de 1,35% à 1.243 yens. Celle de la compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), exploitant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a abandonné 0,50% à 198 yens.