Les Bourses européennes ont débuté en léger recul, hier, après la décision de Moody's d'abaisser la perspective de la note AAA de certains pays européens, dont la France et le Royaume-Uni, et d'abaisser celle de six Etats, dont l'Espagne, l'Italie et le Portugal. La décision de Moody's pèse sur un sentiment de marché déjà dominé par les inquiétudes concernant la capacité d'Athènes à mener à bien les mesures drastiques d'austérité exigées par ses bailleurs de fonds en échange d'un nouveau plan d'aide.Un mois jour pour jour après que Standard and Poor's a privé la France et l'Autriche de leur note maximale, Moody's, l'autre grande agence de notation, a indiqué qu'elle attribuait désormais une perspective "négative" au "Aaa" de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Autriche. Elle a également abaissé la note de six autres pays européens dont l'Italie, le Portugal et l'Espagne.Les marchés sont ainsi rappelés à la dure réalité de la crise de la dette en zone euro. Ils avaient quelque peu oublié ce sujet depuis un mois, depuis que la dégradation de la France par Standard and Poor's n'avait eu aucune conséquence sur la cote.Moody's a remis ce sujet au goût du jour, soulignant que ses décisions se justifient "par les risques financiers et macroéconomiques grandissants émanant de la crise de la zone euro"."Alors que le flux de nouvelles semblait se calmer dans les salles de marché, Moody's frappe et nous rappelle que le sujet des déficits publics en Europe reste toujours inquiétant", commente le courtier IG Market dans sa note quotidienne."Ces nouvelles dégradations viennent rappeler que la crise de la dette en zone euro est encore loin d'être achevée et risque d'affaiblir le regain d'optimisme qui a soutenu les marchés financiers depuis le début de l'année", renchérissent les analystes du CM-CIC. L'euro et la livre sterling perdent du terrain face au dollar après ces annonces, tout comme le yen après un nouvel assouplissement de la politique de la Banque du Japon.L'indice parisien CAC 40 cède 0,3% à 3374,97 points dans les premiers échanges, le Dax allemand perd 0,1%, le FTSE britannique 0,16% et l'indice paneuropéen EuroStoxx 50 recule de 0,18%. Paris en baisse, affectée modérément par Moody's La Bourse de Paris était en recul, hier, en début de séance (-0,25%), mais sans excès après que Moody's a décidé de mettre sous surveillance négative la note "AAA" de la France, rappelant aux marchés leurs inquiétude sur la crise de la dette. Peu après l'ouverture, l'indice vedette cédait 10,30 points pour s'inscrire à 3373,45 points. Les valeurs bancaires, toujours très réactives aux annonces des agences de notation, étaient en baisse mais sans excès: Crédit Agricole perdait 0,76% à 5,09 euros, Société Générale -1,28% à 22,45 euros et BNP Paribas -1,86% à 33,70 euros. BioMerieux s'inscrivait parmi les plus fortes baisses du SBF120 (-2,95% à 63,57 euros) après une information des Echos selon laquelle le groupe réviserait son plan stratégique et pourrait revoir son objectif de croissance long terme. En hausse, on notait L'Oréal (+1,89% à 83,15 euros) après l'annonce d'une progression en 2011 de son chiffre d'affaires (+4,3%) et de son bénéfice net de 8,9% à 2,44 milliards d'euros. Bureau Veritas était stable (+0,03% à 58,01 euros) malgré l'annonce du départ progressif de son dirigeant historique Frank Piedelièvre. Ce dernier va prendre du recul avec l'arrivée de Didier Michaud-Daniel au poste de directeur général Iliad (maison-mère de Free) perdait 2,75% à 93,13 euros alors que les rumeurs sur des incidents de réseaux se poursuivent.
Francfort: le Dax en petite hausse (+0,24%) L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort était en petite hausse, hier, en matinée, après plusieurs publications financières qui ont lancé pour de bon la saison des résultats en Allemagne. L'ambiance restait toutefois troublée par l'incertitude persistante autour de la Grèce et du déblocage du plan d'aide de 130 milliards d'euros qui lui a été promis. Dans les premiers échanges, le Dax était en hausse de 0,24% à 6754,94 points. De manière générale depuis le début de l'année, l'ambiance est plutôt à l'euphorie à Francfort, avec une hausse du Dax de quelque 14% depuis le 1er janvier. La plus forte chute revenait à ThyssenKrupp (-2,56% à 21,34 euros), qui a annoncé des résultats trimestriels profondément dans le rouge, reflétant la baisse de la demande dans ses activités de sidérurgie et les coûts liés à deux nouvelles usines. Le conglomérat MAN au contraire gagnait 1,69% à 83,74 euros. Il a pourtant annoncé des résultats plombés par une charge exceptionnelle liée à son ancienne filiale Ferrostaal, et s'est montré peu optimiste pour 2012. Mais ses bonnes performances opérationnelles l'an dernier, ainsi qu'une augmentation de 15% du dividende, ont consolé le marché. Deutsche Börse gagnait 2,92% à 50,21 euros. L'opérateur boursier a annoncé lundi soir des résultats en forte hausse en 2011, de bon augure pour 2012 malgré l'échec de sa fusion avec NYSE Euronext, et a nettement relevé son dividende.
Suisse : ouverture plus faible, Grèce et Moody's en point de mire La Bourse suisse a ouvert, hier, sur une note un peu plus faible. Après l'éclaircie de l'ambiance la veille dans le sillage du vote par le Parlement grec d'un nouveau plan de rigueur, l'optimisme est retombé, notent les courtiers. Si le Parlement grec a ôté une grosse pierre du chemin, les problèmes du pays ne sont de loin pas résolus. En Suisse, Actelion retient l'attention après ses chiffres annuels. Peu après l'ouverture, le SMI perdait 0,30% à 6158,94 points, le SLI 0,20% à 937,78 points et le SPI 0,29% à 5583,61 points. Actelion gagnait un petit 0,1% après avoir ouvert en fort recul. Le groupe bâlois a fait état d'une grosse perte en 2011. La provision pour la querelle de licence avec le japonais Asahi Kasei, un amortissement sur des créances douteuses en Europe du Sud, l'échec d'une acquisition et une lutte pour le pouvoir ont pesé sur les résultats. Dans le secteur pharma, Novartis perdait 0,1% et Roche 1,5%. Citigroup a réduit sa recommandation pour Roche à "neutral" de "buy": l'analyste qui suit la société a aussi abaissé ses prévisions EPS de 7% et réduit l'objectif de cours à 157 francs de 159 francs. Recherchées la veille, les bancaires et les assurances subissaient des prises de bénéfices. On est aussi dans l'attente de la réunion des ministres des finances de l'UE mercredi, au cours de laquelle ceux-ci doivent approuver une nouvelle aide de 130 milliards d'euros pour la Grèce. ZFS perdait 0,4%, Swiss Re 0,2% et Bâloise 0,6%. CS était à l'équilibre et UBS perdait 0,1%. Julius Bär prenait en revanche 0,2%. Dans le sillage des chiffres de L'Oréal, Nestlé gagnait 0,1%. Le groupe français de cosmétique, dans lequel Nestlé détient une grosse participation, a publié des données un peu supérieures aux attentes. L'Oréal contribue pour environ 10% au bénéfice de Nestlé, qui doit publier ses propres chiffres demain. A la veille de ses chiffres, Clariant gagnait 0,7%, alors que Swisscom perdait 0,1%. ABB (+0,4%) et Givaudan (+0,2%) publient leurs chiffres demain. Transocean gagnait 0,6% après un relèvement d'objectif de cours par HSBC. Sur le marché élargi, Orascom DZ montait de 7,2%. L'entreprise a fait savoir que le projet Andermatt avance bien. Les ventes et contrats de réservation ont représenté 103 millions de francs en 2011. Depuis le début de l'année, s'y ajoutent 22 millions de francs. Le volume des investissements devrait atteindre 115 millions de francs en 2012. Newron gagnait 3,2%. L'entreprise a annoncé avoir trouvé un partenaire de licence, le japonais Meiji Seika, pour son produit Safinamide au japon. Auparavant, Merck Serono avait rétrocédé à Newron les droits sur ce produit. Bobst gagnait 0,6% après ses chiffres annuels et Lem 1,9% après ses chiffres sur 9 mois. Gategroup (inchangé) a annoncé la reprise dans son entier d'une entreprise indienne qu'elle détenait déjà à plus de 70%.
Tokyo clôture en hausse de 0,59% grâce à la Banque du Japon La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en hausse de 0,59%, les investisseurs saluant une décision surprise de la Banque du Japon d'assouplir davantage sa politique monétaire. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 52,89 points à 9052,07 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté grimpé de 0,65%, prenant 5,12 points à 786,80 points. L'activité a été moyenne, avec 2,18 milliards d'actions échangées sur le premier marché. L'indice Nikkei est resté légèrement dans le rouge toute la matinée. Mais les opérateurs ont nettement élevé leurs ordres d'achat après la publication de la décision de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), en deuxième partie de séance. L'institut d'émission a élevé de 10 000 milliards de yens (100 milliards d'euros) le montant qu'il consacre à l'achat d'obligations d'Etat. Il a ainsi porté à 65 000 milliards de yens la somme qu'il s'autorise à dépenser en bons du Trésor, obligations d'entreprises, titres financiers divers et à consentir en prêt à taux préférentiel. Les valeurs bancaires en ont particulièrement bénéficié: Mitsubishi UFJ Financial Group a grimpé de 1,29% à 392 yens, Mizuho de 0,79% à 127 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 1,24% à 2.599 yens. Le groupe de services financiers Nomura Holdings a progressé de 1,28% à 317 yens. L'assouplissement monétaire décidé par la BoJ a en outre provoqué un léger affaiblissement du yen face au dollar et à l'euro, une évolution habituellement profitable aux groupes exportateurs. Parmi les constructeurs d'automobiles, Toyota a gagné 1,79% à 3.120 yens, Nissan 0,92% à 766 yens et Honda 0,58% à 2.796 yens. Le fabricant d'électronique Canon est monté pour sa part de 1,45% à 3.490 yens mais son homologue Sony, en difficulté ces derniers mois sur le marché des télévisions, a encore perdu 1,46% à 1.490 yens. Malgré son annonce lundi d'une perte colossale de plus de 6 milliards d'euros au cours des neuf premiers mois de l'exercice 2011-2012, Tokyo Electric Power a grappillé 0,50% à 202 yens. Les investisseurs avaient largement anticipé ce déficit pour cette compagnie gérant la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.