L'Algérie entend bien lancer une mini-révolution minière en ouvrant la voie aux activités de prospection et d'exploitation. En effet, début juin, le gouvernement a annoncé les résultats d'appels d'offres relatifs à l'attribution de marchés de prospection concernant neuf sites miniers, dont tous, sauf un, ont été remportés par des entreprises chinoises assoiffées de minerais. La plupart des sites proposés disposent d'un important réservoir aurifère ou de minerai de cuivre. Cependant, les sociétés chinoises CGC Overseas Construction et China Geo Engineering ont décroché le marché de prospection des sites de Bled Medina, In Alaran, Aklet Danlel, Tinzebban, Tihimatine, Amescor et Chet Iller, pour des offres allant de 30 000 à 500 000 dollars. Par contre, le Canadien Cancor Mines était le seul autre soumissionnaire gagnant à l'issue de cette opération d'adjudication, obtenant le marché de prospection du site de Tenchaffao. Au total, le montant des recettes générées par l'attribution des titres miniers a atteint 6 millions de dollars, un montant relativement faible si les sites s'avèrent commercialement viables. A noter qu'en début d'année, la compagnie chinoise Shaolin a signé deux contrats de prospection dans la province de Sétif, a l'est d'Alger, et à Tamanrasset dans le Sud. Les deux projets seront réalisés en association avec Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures. Les deux sites miniers seraient riches en réserves d'or, de zinc et de plomb. Entre autres, lors de la cérémonie de signature des accords, le 6 janvier dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a dit que l'Algérie souhaitait attirer plus d'investisseurs étrangers."Nous avons établi des accords de partenariat avec plusieurs partenaires. Nous voulons développer ce secteur", a-t-il déclaré. Il convient de signaler dans ce contexte, qu'à la fin mai, Liu Xuehong, vice-président de l'unité de prospection d'uranium à l'étranger de China Nuclear Corporation, a dit que la société était en pourparlers avec l'Algérie au sujet de son éventuel engagement dans le secteur de l'uranium. Face à la menace de pénurie pétrolière, la Chine est à la recherche de nouveaux fournisseurs pour la réalisation de son programme de production d'énergie nucléaire. Avec ses réserves prouvées de plus de 56000 tonnes d'uranium, l'Algérie est en mesure d'aider la Chine à joindre les deux bouts. Il faut dire qu'après l'Indépendance du pays en 1966 et la nationalisation de ses mines, le secteur minier n'a dans l'ensemble pas évolué. La plupart des investissements dans le secteur ont été consacrés à l'exploitation de réserves considérables en gaz naturel et en pétrole. Toutefois, dans le cadre de la libéralisation de l'économie à la fin des années 90 visant à promouvoir la diversification et à encourager les investissements, une nouvelle loi a été adoptée en juillet 2001 autorisant les entreprises étrangères et privées à investir dans le secteur minier. Doug Perkins, PDG de Gold Mines of Ageria (GMA), qui détient une part de 52% dans le capital de la mine aurifère et du projet d'exploitation de Tirek, est un fervent partisan du secteur aurifère en Algérie. Les études menées dans les années 80 suggèrent des gisements de l'ordre de 2,8 millions d'oz, Perkins a déclaré, quant à lui, que des études plus récentes démontrent que le chiffre pourrait avoir doublé, avec un potentiel minier estimé aux alentours de 5 millions d'oz. Ce qui devrait, selon lui, encourager les entreprises minières étrangères. " Les sociétés minières doivent venir en Algérie, c'est une chance à ne pas manquer", a déclaré Perkins lors d'une interview avec la presse spécialisée, en février dernier. Enfin, il faut dire que c'est le moment pour s'ouvrir à ces potentialités que compte notre pays, et les exploiter afin d'évoluer et diversifier les productions pour le développement de notre marché commercial.