Les Oranais n'ont pas vu l'ombre d'une rencontre cinématographique depuis 1989, date où il y a eu tombée de rideau définitive sur un festival du court métrage qui n'a pas fait long feu, (de 1985 à 1989). Revoici la capitale de l'ouest sous les projecteurs d'un rendez-vous cinématographique inédit, le Festival international du film arabe, prévu entre le 28 juillet et le 3 août. Oran goûtera quelque peu aux plaisirs rares soient-ils qu'offre "Alger, capitale de la culture arabe", rendez-vous d'où éclosent, ici et là, quelques pics culturels. Les organisateurs, à leur tête, le directeur général de l'ENTV, Hamraoui Habib Chawki, soutenant que le choix de cette ville est tout à fait logique du fait qu'Oran est le carrefour de la Méditerrané et ville de culture ! Soit, on aimerait tant y croire ; quand, du haut d'un Santa Cruz sentant les moisis, on bute sur le visage d'une ville repeignant la façade d'une seule salle de cinéma, pour accueillir l'événement. C'est devenu un rite chez nous : il y a plus de " créativité " dans les discours qu'au fond d'une loge de théâtre. Les mots voilent les incompétences quand ils surgissent de la bouche de ceux qui en ont le pouvoir ! Revenons à ce festival qu'organise le ministère de la Culture : Comme dans tous les festivals, les films qui y seront projetés doivent être ww, c'est-à-dire neufs. Pour cela, 08 longs métrages parmi les 22 prévus dans le cadre d'"Alger, capitale de la culture arabe " sont déjà finalisés et selon toutes vraisemblance, se sont ces mêmes films qui seront prévus dans le programme de ce festival. Des courts métrages tout neufs seront également à l'affiche de ce rendez-vous qui accueillera producteurs, réalisateurs, comédiens et autres personnalités étrangères et locales du monde de l'image et du son. Plusieurs films seront donc en compétition pour le grand prix de l'Ahaggar. Le jury sera composé d'artistes libanais, irakiens et algériens en la personne de Mourad Senouci et sera présidé par le comédien égyptien Houceîn Fahmi. Cette première édition sera, par ailleurs, une occasion d'honorer le cinéma espagnol à travers la projection de plusieurs oeuvres, et rendra un hommage, à titre posthume, au comédien égyptien Ahmed Zaki. Un prix spécial sera également décerné à Mohamed Lakhdar Hamina qui est le seul réalisateur arabe lauréat de la Palme d'or du festival de Cannes 1975. La manifestaion " Alger, capitale de la culture arabe " a misé sur la production de 22 longs métrages, sauf que certains réalisateurs qui ont déjà eu une subvention de 1 milliard de centimes n'ont pas tourné ne serait ce qu'une image, jugeant que le budget est insuffisant. C'est le cas de Mohamed Chouikh, qui n'a pas débuté, à ce jour, le tournage de " L'Andalou ", un film qui, selon les estimations des réalisateurs, nécessiterait une enveloppe de 09 milliards de centimes. Deux salles de cinéma, en l'occurrence, "Le Colisée" (ex-Essaâda) et la Cinémathèque d'Oran devront accueillir la projection des films en compétition. Selon les organisateurs, cette première édition du festival rendra un hommage particulier au cinéma ibérique qui devra, également, être représenté à travers la projection d'une série de films. Le comité d'organisation, installé à Oran et présidé par Hamraoui Habib Chawki parle déjà d'institutionnalisation de ce festival. Ce comité devra se réunir demain, avec l'ensemble de ses partenaires, finalisant ainsi la liste des œuvres en compétition. Plusieurs propositions culturelles qui devraient être mises en place, parallèlement au festival, seront décidées lors des réunions de concertation du comité d'organisation telles que l'organisation de circuits touristiques, la vente de livres….