Les prix du pétrole ont fini la semaine en hausse en Asie, après le démenti par Londres et Wahington de recourir à leurs réserves stratégiques d'or noir pour faire baisser les cours, ont indiqué les analystes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril s'appréciait de 36 cents à 105,47 USD, dans les échanges électroniques du matin. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 37 cents à 122,97 USD. Le marché s'était replié la veille après la publication d'informations indiquant que la Grande-Bretagne et les Etats-Unis envisageaient de puiser dans leurs réserves pour approvisionner le marché et donc apaiser les prix. L'information a été démentie la veille par le gouvernement américain, "et les cours ont rebondi depuis ce démenti", a déclaré Victor Shum, du cabinet de consultant Purvin and Gertz à Singapour. La veille, un responsable de l'administration américaine ayant requis l'anonymat avait déclaré: "les informations faisant état d'un accord (entre Etats-Unis et Royaume-Uni) sont inexactes. Nous consultons régulièrement les Britanniques sur les questions énergétiques et toutes les discussions que nous avons pu avoir se sont déroulées dans ce cadre". Le pétrole finit en hausse à New York: inquiétude pour le Moyen-Orient Les cours du pétrole ont fini la semaine en nette hausse à New York en dépit d'indicateurs ternes aux Etats-Unis, le marché s'inquiétant des risques de conflit régional au Moyen-Orient alors que le ton monte toujours plus entre Washington, l'Iran et la Syrie. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a gagné 1,95 dollar par rapport à la clôture de jeudi, à 107,06 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, a terminé à 125,81 dollars, en hausse de 3,21 dollars par rapport à la clôture de la veille. Une fois encore la situation autour de l'Iran a entraîné les cours en hausse, a résumé John Kilduff, d'Again Capital. C'est un problème grave, les acteurs mondiaux les plus importants sont impliqués, a-t-il fait valoir. On continue de voir le puzzle se mettre en place pour une guerre, on se rapproche toujours plus du précipice avec toutes les négociations qui échouent. Les opérateurs ont ainsi réagi à la décision de l'Union européenne jeudi d'interdire l'accès au réseau de transferts interbancaires Swift aux institutions iraniennes qu'elle sanctionne en raison du programme nucléaire de Téhéran. Bruxelles a par ailleurs indiqué que les discussions se poursuivaient pour finaliser sous forme d'un règlement les modalités de l'embargo graduel sur le pétrole que l'Europe a décidé d'imposer à l'Iran en février. Les négociations en cours suggèrent à quel point les (Européens) veulent que les sanctions économiques soient fortes, a noté JPMorgan dans une note. Egalement, une partie du regain d'inquiétude vient de la mise en garde adressée à l'Irak par les Etats-Unis contre un survol de son territoire par des appareils iraniens à destination de la Syrie, a indiqué M. Kilduff. Washington estime en effet qu'ils pourraient transporter des livraisons d'armes, alors que la République islamique assure qu'il s'agit d'aide humanitaire. Sans entrer dans des questions qui relèvent des services de renseignement, nous sommes préoccupés par le survol de l'Irak par des avions cargo iraniens à destination de la Syrie, a déclaré, avant-hier, devant la presse la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. A ces préoccupations géopolitiques, s'ajoutaient celles pour l'offre et la demande. Il semble que les réserves vont augmenter modestement en mars, avril et mai mais pas de manière importante si la Chine cherche à refaire ses stocks stratégiques, a souligné JPMorgan. Dans ce contexte, le marché faisait fi de la baisse du moral des ménages américains en mars et du net ralentissement de la hausse de la production manufacturière.