Les cours du pétrole étaient en hausse, hier, en Asie sous l'effet des tensions liées à l'Iran, gros producteur de pétrole, et de bons indicateurs économiques en provenance des Etats-Unis, premier consommateur d'or noir. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 28 cents, à 101,59 USD, par rapport à la clôture de la veille. Le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance s'appréciait de 15 cents à 112,60 USD. La Banque centrale américaine (Fed) a annoncé la veille une hausse du crédit à la consommation dans des volumes inédits depuis une décennie. La progression a été de 20,4 milliards de dollars par rapport à octobre, selon la Fed, ce qui est près de trois fois supérieur à la hausse médiane attendue par les analystes (7,0 milliards de dollars). En pourcentage, la poussée de novembre correspond à la hausse du crédit à la consommation la plus forte depuis celle de 18,4% relevée en novembre 2001. Après s'être effondré pendant deux ans, le crédit à la consommation progresse de manière quasi continue aux Etats-Unis depuis octobre 2010. Ces données "signalent une confiance accrue dans la reprise économique" aux Etats-Unis, a estimé Nick Trevethan, courtier chez ANZ Research. Le cas iranien continue par ailleurs d'inquiéter les investisseurs et d'aider les cours du pétrole. Les Etats-Unis ont prévenu dimanche qu'ils répondraient par la force si l'Iran cherchait à bloquer le détroit d'Ormuz, passage stratégique par lequel transite 35% du trafic maritime pétrolier mondial. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a par ailleurs annoncé, avant-hier, que Téhéran avait commencé la production controversée d'uranium enrichi à 20% sur son site de Fordo, enfoui sous une montagne et difficile à attaquer. Les marchés scrutaient enfin la situation au Nigeria après des manifestations contre la suppression des subventions sur les prix des carburants qui a fait flamber les tarifs à la pompe. La production de pétrole, 2,4 millions de barils par jour, n'est pas affectée. Le brut finit en baisse à New York, le marché se stabilise Les prix du pétrole ont terminé en petite baisse la veille à New York dans un marché sans direction qui restait suspendu aux développements entourant le dossier nucléaire iranien et la crise de la dette en Europe. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a cédé 25 cents à 101,31 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il avait ouvert en hausse de 10 cents. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 112,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 61 cents par rapport à la clôture de vendredi. "Le marché du brut se stabilise. (...) Il y a beaucoup d'éléments qui se télescopent, nous manquons de clarté ", a résumé John Kilduff, analyste chez Again Capital. Les investisseurs ont réagi avec prudence à la conclusion de la réunion entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. "Le marché reste suspendu" aux mesures d'austérité promises par les Européens et attend plus de détails, a noté M. Kilduff. A l'issue de leur rencontre, M. Sarkozy et Mme Merkel, ont notamment, dit souhaiter que le projet de révision des traités européens prévoyant le renforcement de la discipline budgétaire soit signé "pour le 1er mars". La rencontre a surtout mis en exergue le désaccord entre Paris et Berlin sur les modalités d'introduction d'une taxe sur les transactions financières.