Le 10 janvier dernier, ArcelorMittal-Annaba avait obtenu, ''in extremis'', un financement de la banque extérieure d'Algérie (BEA) après l'intervention du géant mondial de l'acier, qui a accepté les conditions nécessaires pour ce prêt demandées par la banque algérienne, clôturant un bras de fer qui aura duré un mois. Le groupe ArcelorMittal est venu à la rescousse de sa filiale algérienne d'El Hadjar en fournissant à la banque algérienne une garantie financière de 120 millions de dollars pour couvrir le rachat d'une dette de 9 milliards de DA, contractée auprès de Société Générale-Algérie. En dépit de ses contraintes financières qui l'ont poussé à éteindre ses fourneaux dans plusieurs pays du monde, ArcelorMittal est intervenu pour sauver sa filiale algérienne, secouée par de fortes turbulences financières pouvant la mener vers le dépôt de bilan. C'est ainsi que dimanche denier, la Banque extérieure d'Algérie (BEA) et la filiale algérienne du numéro un mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, ont signé un accord stratégique de financement. Selon un communiqué d'ArcelorMittal-Annaba (AMA), "cet accord de financement constitue un élément essentiel au lancement du plan de développement qui permettra progressivement à ArcelorMittal Annaba de porter sa capacité de production à 1,4 million de tonnes". "Après avoir réuni l'ensemble des garanties requises, je suis heureux que cet accord, fruit d'une coopération exemplaire entre la BEA et ArcelorMittal Annaba, se concrétise", s'est félicité son directeur général Joe Kazadi, cité dans le communiqué. La même source ne précise pas cependant le montant des financements qui seront mobilisés par la banque algérienne. Mais l'accord entérine les négociations entre les deux parties sur une ligne de crédit de 14 milliards de DA. Il est important de rappeler qu'au début mars dernier, M. Joe Kazadi, un manager de nationalité américaine, est nommé à la tête de la filiale algérienne du géant mondial de la sidérurgie Arcelor Mittal, en remplacement de Vincent Le Gouic. La nomination de M. Kazadi a été validée lors de la réunion du Conseil d'administration et de l'Assemblée générale d'Arcelor Mittal. Cette nomination de Kazadi a été rendue nécessaire, par le besoin "de mettre en place une organisation régionale devant permettre au complexe d'El Hadjar de se positionner régionalement comme un véritable champion sidérurgique". Et c'est ainsi qu'en ce même début mars, le Conseil d'administration d'Arcelor Mitttal Algérie avait validé un plan d'investissement 2012-2017 du complexe d'un montant de 200 millions d'euros. Selon des observateurs le changement à la tête d'ArcelorMittal Annaba, intervient juste après la dernière crise au sein du complexe d'El Hadjar dans laquelle Le Gouic aurait joué "un rôle négatif". M. Le Gouic avait alors simulé un dépôt de cessation de payement auprès du Tribunal d'El Hadjar en riposte à la Banque extérieure d'Algérie qui lui avait refusé l'octroi de crédits sans garanties. Le dépôt de cessation avait été démenti par la maison mère à Luxembourg. M. Le Gouic prendra en charge la direction des affaires pour la division de l'Afrique du Nord au sein du groupe. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar est détenu à 70% par Arcelor Mittal et à 30% par le groupe public algérien Sider. ArcelorMittal Annaba est la plus importante unité de production d'acier et de tubes en Afrique du Nord et sur le marché algérien avec une capacité de production de plus d'un million de tonnes par an. Elle est composée d'une unité de transformation basée à Annaba et de deux mines à Ouenza et Bouakhadra. ''AMA'' compte 6000 employés, fabrique des produits longs pour la construction et des produits plats pour la métallurgie.