Anders Behring Breivik, jugé pour le massacre de 77 personnes l'été dernier en Norvège, a repris ses explications, hier, au 3e jour de son procès à Oslo. La procureur Inga Bejer Engh doit interroger l'extrémiste de droite de 33 ans sur les facteurs qui l'ont conduit à se radicaliser au fil des années pour en arriver à faire exploser une bombe près du siège du gouvernement et à ouvrir le feu sur des jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya le 22 juillet 2011. Comme lors des deux premières journées, Breivik est entré dans la salle 250 du tribunal d'Oslo en faisant son salut extrémiste, bras droit tendu et poing fermé, qui représente, selon lui, la force, l'honneur et le défi aux tyrans marxistes en Europe. La veille, pendant environ 75 minutes pénibles à entendre pour les survivants et les familles des 77 victimes, l'accusé a lu une déclaration dans laquelle il a tenté de s'expliquer sur son geste, incroyablement atroce mais nécessaire, tout en précisant que, si c'était à refaire, il le referait. Les attaques du 22 juillet étaient des attaques préventives pour protéger la population autochtone de la Norvège, les Norvégiens de souche, notre culture. Et je ne peux donc pas reconnaître ma culpabilité, a-t-il dit, demandant à être acquitté. Le principal point d'interrogation du procès qui devrait durer 10 semaines porte sur la santé mentale de l'accusé. Jugé psychotique et donc pénalement irresponsable par un premier rapport psychiatriques l'an dernier, l'accusé a ensuite été déclaré sain d'esprit par une contre-expertise dont les résultats ont été publiés le 10 avril. En dernier ressort, il reviendra aux cinq juges de trancher cette délicate question dans leur verdict attendu en juillet. Si Breivik est reconnu pénalement responsable, il encourt 21 ans de prison, une peine qui pourra ensuite éventuellement être prolongée aussi longtemps qu'il sera considéré comme dangereux. Dans le cas contraire, il devra subir un traitement psychiatrique dans un établissement fermé, potentiellement à vie.