Le président américain a accueilli les dirigeants dans sa résidence de campagne à 100 km de Washington avant-hier vers 20h. Ce sommet des huit pays les plus industrialisés devrait être largement consacré à la crise de la dette en Europe. Les dirigeants du G8 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Italie, France, Allemagne, Japon, Russie) ont participé à un dîner de travail d'un peu plus de deux heures. Leurs discussions ont abordé des dossiers brûlants, en particulier le nucléaire iranien. Selon un haut responsable américain ayant rendu compte de cette première rencontre aux journalistes, les dirigeants ont insisté sur le fait que c'était à Téhéran de prendre des mesures concrètes pour démontrer le caractère pacifique de son programme. Parmi les autres thèmes évoqués ont figuré un autre programme nucléaire, celui de la Corée du Nord, ainsi que la répression sanglante en Syrie. Les dirigeants du G8 se sont retrouvés au cours de cinq sessions de travail successives. Ils se sont entretenus sur la sécurité alimentaire, mais surtout de la crise de la dette dans la zone euro et du choix entre politiques de rigueur ou de croissance. Ce sommet est toutefois marqué par une absence, celle du président russe Vladimir Poutine qui a délégué son prédécesseur et Premier ministre, Dmitri Medvedev. Moscou, avec Pékin, a bloqué l'adoption de résolutions contre le régime de Bachar al-Assad au Conseil de sécurité de l'ONU. Peu avant le début de ce sommet, le président Barack Obama et son homologue français François Hollande ont plaidé en faveur de la croissance pour compenser les mesures d'austérité. "Sur la croissance, le président Obama a pu marquer une convergence" de vues avec la France, a déclaré M. Hollande à l'issue de son premier entretien à la Maison Blanche avec M. Obama, dès son arrivée sur le sol américain avant-hier. Divergence sur l'Afghanistan Le président français François Hollande a déclaré avant-hier à Washington que sa décision de retirer les troupes françaises combattantes d'Afghanistan à la fin 2012 n'était pas négociable, avant le début d'un sommet du G8 à Camp David et d'un sommet de l'Otan à Chicago. "Le retrait n'est pas négociable. Le retrait des forces combattantes, c'est une décision de la France et cette décision sera appliquée", a assuré M. Hollande lors d'une conférence de presse. "J'ai conscience que la France est dans une alliance, qu'elle est engagée dans les opérations depuis longtemps, donc elle doit faire ses choix en bonne intelligence, en bonne association avec ses alliés et notamment nos partenaires américains", a-t-il ajouté. "Sur la zone de Kapisa (une province au nord-est de Kaboul sous contrôle militaire français), les troupes afghanes vont prendre le relais des troupes françaises, permettant ainsi le retrait, j'en ai eu confirmation à la suite d'une conversation téléphonique avec le président afghan Hamid Karzaï" a insisté le chef de l'Etat français. "Au-delà de la fin 2012, les effectifs résiduels seront simplement affectés à la logistique pour rapatrier nos matériels mais sous la protection des forces de l'Otan", a poursuivi M. Hollande. Le président français a également précisé que le traité franco-afghan signé début 2012 par son prédécesseur Nicolas Sarkozy serait ratifié et ses dispositions prévoyant un soutien à la formation des forces de police et de sécurité afghanes honorées. Les missions de formation, notamment pour la police et pour l'armée afghanes, ces missions-là aussi seront conduites dans le cadre de l'Otan, il n'y a pas de contrepartie, cela fait suite à ce que la France et l'Afghanistan ont déjà signé, a-t-il expliqué. Poutine le grand absent Le président russe Vladimir Poutine a invoqué la formation de son nouveau gouvernement pour expliquer son absence au sommet. Il a préféré envoyer Dmitri Medvedev, le nouveau Premier ministre, pour le représenter. Vladimir Poutine n'est pas aux Etats-Unis ce week-end pour le G8. Fraîchement réélu Président de la Fédération de Russie, a donné priorité à la formation de son nouveau gouvernement et est resté à Moscou. C'est Dmitri Medvedev, son Premier ministre et prédécesseur au Kremlin, qui le représente à Camp David. Cette décision suscite un tollé en Europe et en Amérique. Le sommet s'est ouvert sur l'Iran et la Syrie Les dirigeants du G8 ont convenu lors de cette première rencontre qu'il était urgent que l'Iran prenne des mesures concrètes pour assurer la communauté internationale de la nature pacifique de son programme nucléaire. Ils ont également rappelé qu'il était temps de se concentrer sur une transition politique en Syrie, a déclaré un responsable américain. Sur le nucléaire nord-coréen, les dirigeants des huit pays les plus industrialisés ont réaffirmé l'importance que la Corée du Nord se conforme aux standards internationaux. La Corée du sera de plus en plus isolée si elle "continue sur la voie de la provocation", a ajouté le responsable. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a déclaré un peu plus tôt que les plaies causées par la crise financière n'étaient toujours pas pansées. "L'Europe prend conscience du besoin de combiner l'assainissement budgétaire avec la réforme structurelle et l'investissement", a-t-il dit, ajoutant que la Grèce devait rester dans la zone euro.