Un nouvel incident aérien entre la Syrie et la Turquie, qui n'a fait ni victime, ni dégât matériel, s'est produit au dessus de la Méditerranée après la destruction d'un avion de combat F-4 turc abattu vendredi dernier, par la Syrie, a indiqué, hier, une source diplomatique européenne. Un avion Casa CN-235 de recherche et de sauvetage de l'armée turque qui participait aux recherches des deux pilotes du F-4, a été visé par un système de défense sol-air syrien, l'étape ultime avant l'ouverture de feu, a expliqué cette source. Ce système de défense comprend un radar et des missiles. Lorsqu'un avion est pointé par un système de défense, il en est averti par ses instruments, et c'est ce qui s'est produit, a-t-on précisé. On ignore si l'avion se trouvait au moment de cet incident dans l'espace aérien syrien, soit à moins de 12 milles nautiques (env. 22 km) de la côte syrienne, ou dans l'espace international. L'incident, qui a eu lieu vendredi ou samedi dernier, a été rapporté par le ministre des affaires étrangères turc Ahmet Davutoglu aux diplomates des pays de l'Union européenne et de l'Otan lors d'une réunion, hier, à Ankara, a précisé cette source. La France dénonce un acte inacceptable Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a dénoncé, hier, un acte inacceptable, après que la Turquie a accusé la Syrie d'avoir abattu un de ses avions de combat dans l'espace aérien international. "Mon collègue turc m'a appelé samedi pour m'expliquer les circonstances. Cet avion était sans arme et était pour un vol de routine et il a été abattu sans qu'il y ait eu d'avertissement préalable, donc c'est tout à fait inacceptable", a déclaré M. Fabius à son arrivée à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Luxembourg L'UE et l'Australie décident de nouvelles sanctions L'Union européenne a adopté, hier, de nouvelles sanctions contre la Syrie, qui visent davantage d'entités et étendent l'embargo sur les ventes d'armes. Par ailleurs, les habitants de la ville de Homs ont affirmé être victimes d'un "génocide". Les ambassadeurs des pays membres de l'UE se sont d'abord mis d'accord sur cette 16e série de sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. Les décisions ont ensuite été entérinées par les ministres des Affaires étrangères réunis à Luxembourg. L'UE a édicté une quinzaine de sanctions en un an. Les dernières mesures ajoutent six sociétés et administrations, ainsi qu'une personne, aux listes des gels d'avoirs et interdictions de visa. Les assurances de livraisons d'armes seront elles aussi concernées par l'embargo sur les ventes d'armes à la Syrie. L'Australie a également annoncé, hier, de nouvelles sanctions contre la Syrie. Elle interdit notamment les transactions commerciales entre les deux pays dans les secteurs du pétrole, des produits pétroliers, des services financiers, des télécommunications et des métaux précieux. Trente-trois militaires désertent vers la Turquie Plusieurs dizaines de membres de l'armée syrienne ont déserté avec leurs familles vers la Turquie, a annoncé, hier, un responsable du gouvernement turc. 33 déserteurs, parmi lesquels figurent un général et deux colonels, étaient entrés pendant la nuit en Turquie, et que le groupe rassemblait au total 224 personnes. Un responsable du gouvernement a toutefois affirmé que trois colonels faisaient partie du groupe, mais pas de général a précisé la même source. Ils ont été accueillis dans un camp de réfugiés situé près de la frontière. Des centaines de civils pris au piège à Homs, selon le CICR Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Jakob Kellenberger a déclaré, hier, à Genève que des centaines de civils ont été pris au piège à Homs (centre de la Syrie), et ne peuvent pas être secourus en raison des combats entre forces gouvernementales et insurgés,. Le CICR et le Croissant Rouge arabe syrien essaient d'obtenir une trêve afin d'évacuer les civils et blessés, a-t-il dit, ajoutant que la Croix-Rouge était la seule organisation internationale capable d'opérer sur le terrain en Syrie.