Les Bourses européennes ont démarré la semaine autour de l'équilibre, reprenant leur souffle après une poussée euphorique, vendredi, pour saluer l'accord conclu à Bruxelles. Paris a ainsi débuté à +0,01%, Londres +0,08%, Francfort -0,17%. Peu après l'ouverture Madrid évoluait de +0,01% et Milan gagnait 0,35%.L'accord obtenu, vendredi matin, à Bruxelles propose l'intervention des fonds de secours pour aider les pays en difficultés, l'esquisse d'une union bancaire et un pacte de croissance, autant de mesures qui ont immédiatement soulagé les investisseurs et le marché obligataire, où les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie ont chuté avant le week-end. Hier, les investisseurs devraient marquer une pause même si une légère hausse est probable sur les marchés européens au début de ce nouveau trimestre, a estimé Chris Weston, chez IG Markets. Une respiration à l'ouverture des cours de Bourse nous semble logique, car l'enjeu de la mise en place des mesures décidées vendredi reste entier, ont jugé pour leur part les analystes du Crédit Mutuel CIC. Le soulagement constaté vendredi après un sommet européen plus efficace que nombre d'entre eux précédemment ne se poursuivra que si les pays européens mettent rapidement en œuvre les promesses d'une meilleure gouvernance formulées vendredi, ont-ils ajouté. Après la forte de hausse de vendredi dernier, les indices sont supposés faire une pause, ont aussi estimé les analystes de Saxo Banque, pour qui des prises de bénéfices pourraient se produire pendant la séance d'aujourd'hui et les opérateurs resteront extrêmement vigilants. Car si l'accord européen est considéré comme une avancée, il reste en effet encore nombre d'inconnues, notamment quant au lancement du nouveau fonds de secours (MES) et à son fonctionnement. Le MES a été validé par le Parlement allemand, vendredi soir, mais le président Joachim Gauck, qui doit apposer sa signature, a annoncé qu'il attendrait quelques semaines, le temps que la Cour constitutionnelle examine une plainte d'un parti de gauche. Enfin, en France, la Cour des comptes doit dévoiler dans la matinée son rapport sur les finances publiques du pays qui fixera les conditions à remplir pour ramener le déficit public à 4,5% du PIB cette année et 3% en 2013. Paris capitalise sur le sommet et accélère La Bourse de Paris accélérait nettement le rythme, hier, dans la matinée (+1,68%), après une ouverture stable, capitalisant sur les avancées du sommet de Bruxelles, vendredi dernier, dans l'attente d'un prochain geste de la Banque centrale européenne (BCE). L'indice CAC 40 prenait 53,75 points à 3 250,40 points dans les premiers échanges. Il avait brièvement repris son souffle à l'ouverture, après avoir bondi de 4,75%, vendredi, dans la foulée du sommet européen. Le marché parisien poursuivait finalement sur sa lancée hier, aidé par la forte hausse des valeurs bancaires. "Tout n'est pas résolu mais un grand pas en avant a été effectué en Europe", souligne Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities. Les valeurs bancaires tiraient le marché parisien vers le haut, à l'image de BNP Paribas (+4,65% à 31,75 euros), Natixis (+5,10% à 2,23 euros) et Société Générale (+3,31% à 19,02 euros). Crédit Agricole (+7,95% à 3,75 euros) profitait d'informations de presse évoquant entre autres la possible vente de sa filiale grecque Emporiki. Londres : le FTSE grignote 0,08% à l'ouverture à 5 571,22 points La Bourse de Londres a ouvert, hier, en quasi-stabilité, grignotant 0,08% à 5 571,22 points, tandis que les investisseurs examinent de près les banques britanniques au cœur d'un scandale sur des manipulations des taux interbancaires. "L'évolution des marchés européens, hier, était une indication cruciale pour savoir si les marchés croient véritablement que la zone euro a un avenir en l'état actuel des choses ou si l'euphorie qui a conduit à une frénésie d'achat va se dissiper aussi rapidement qu'elle est arrivée", a souligné dans une note Andrew Taylor, analyste de marché de FX360. En effet, les banques britanniques sont au cœur de toute une série de scandales, en particulier une manipulation des taux interbancaires Libor et Euribor qui a contraint le président du conseil d'administration de Barclays, Marcus Agius, à annoncer sa démission, hier matin. Ce départ a été salué dans un premier temps par le marché. A l'ouverture, l'action de la banque était en tête des plus fortes hausses avec un gain de 1,48% à 162,55 pence. Mais après les premiers échanges, le titre faisait le yo-yo, passant tour à tour dans le vert et le rouge. Vendredi, l'action Barclays avait perdu 1,66%, après une chute supérieure à 15% la veille. Royal Bank of Scotland, qui aurait licencié, selon un proche du dossier, quatre traders fin 2011 pour leur implication présumée dans cette affaire de manipulations, perdait 3,07% à 208,78 pence. Le groupe HSBC, également cité parmi les acteurs présumés de cette manipulation, perdait 0,34% à 559,2 pence. Les autres valeurs financières continuaient sur la lancée de la fin de la semaine dernière avec Lloyds Banking Group en hausse de 0,80% à 31,31 pence, Standard Chartered en progression de 1,06% à 1 399,18 pence et Schroders de 1,35% à 1 354 pence. Les pétrolières étaient bien orientées à l'ouverture, après les déclarations du ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi, qui n'a pas exclu la veille à Alger la convocation d'une réunion extraordinaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour tenter de redresser les cours. BP gagnait 1,58% à 428,6 pence, Petrofac 1,38% à 1 407,15 pence, tullow Oil 1,29% à 1489 pence et BG group 1,23% à 1 316 pence. Suisse : la tendance reste haussière Le marché suisse des actions a ouvert en légère hausse hier. Il a réussi à se maintenir sur la tendance initiée vendredi et qui l'avait fait repasser au-dessus de 6 000 points. Le SMI figurait à 6 090,10 points (+0,38%), peu après l'ouverture, le SLI à 906,15 points (+0,42%) et le SPI à 5 649,79 points (+0,29%). Parmi les blue chips, les financières et les cycliques, déjà favorisées vendredi, continuaient de monter. Transocean (+1,8%), Sonova (+0,9%) et Swatch (+1,0%) se démarquaient à la hausse. Les grandes banques étaient bien disposées aussi. UBS progressait de 0,8%, CS de 1,3%. Ceci alors que la presse n'était pas très flatteuse ce week-end. Ainsi le siège du président du conseil d'administration de Credit Suisse Urs Rohner serait menacé : s'il ne réussit pas à stabiliser le cours de la banque, ses jours seraient comptés. De plus l'analyste d'ING entame la couverture de l'action à SELL avec un objectif de cours de 15,10 francs. UBS France a été condamnée pour licenciement abusif, avec mention dans le jugement de transferts non déclarés, selon "L'Agefi", hier. L'analyste d'ING a entamé la couverture de la nominative à HOLD avec un objectif de cours de 11,60 francs. ING conseille d'acheter l'action de Julius Bâr (+0,8%). Bâloise prenait 0,6%, après l'annonce de la finalisation, en Allemagne, de la séparation des activités Deutscher Ring vie et non vie. Swiss Re gagnait également 0,6%, Zurich avançait de 0,5%. Roche (+0,6%) soutenait l'indice phare. Les deux autres poids lourds Novartis (inchangé) et Nestlé (+0,2%) faisaient en revanche moins bien que la moyenne. Kühne+Nagel perdait 1,6% à 98,65 francs. Deutsche Bank a abaissé l'objectif de cours à 127 francs contre 137 toute en restant à "buy" sur le titre. Au SMI/SLI, Logitech (-1,1%) et Nobel Biocare (-0,4%) étaient également dans le rouge, sans nouvelles notables. Au SPI, Zug Estates Holding, issue de la scission des activités immobilières de Metall Zug, est cotée pour la première fois. Le titre B Zug Estates a ouvert à 1 191 francs et cotait 1 258 francs dans les premiers échanges. Metall Zug affichait un cours de 2 377 francs, contre 3 557 francs vendredi. OC Oerlikon (-0,1%) poursuit la concentration de son portefeuille produit avec la vente au groupe américain Mizar de son unité textile Melco. OC Oerlikon a annoncé vendredi la finalisation de la vente de sa filiale italienne Graziano. Sulzer gagnait 0,2%. Le patron Klaus Stahlmann a estimé dans la presse du week-end que le marché russe a encore un gros potentiel et que des ventes et des commandes record y sont attendues en 2012. Bucher gagnait 1,4%. UBS est désormais à l'achat sur le titre, en raison de la valorisation jugée basse. Tokyo : le Nikkei clôture quasi stable (-0,04%), retour à la prudence La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance quasi stable (-0,04%), les investisseurs revenant à davantage de prudence après la courte euphorie ayant suivi l'accord au sommet de la zone euro à Bruxelles. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 3,30 points à 9 003,48 points.L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté très légèrement baissé de 0,10%, perdant 0,74 point à 769,34 points. L'activité a été faible, avec 1,47 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La Bourse avait bondi, vendredi, après l'annonce surprise d'un accord des dirigeants de la zone euro sur la mise en place d'ici fin 2012 d'un mécanisme permettant de recapitaliser les banques directement via ses fonds de secours. Elle avait aussi bénéficié d'autres décisions prises lors de ce sommet. Mais après une ouverture franchement dans le vert, la Bourse a peu à peu perdu ses gains initiaux avant de terminer très légèrement dans le rouge, des titres faisant l'objet de prises de bénéfice.Nombre d'investisseurs ont commencé à s'interroger sur les détails du nouveau plan européen censé favoriser une sortie de la crise d'endettement dans laquelle la zone euro est plongée depuis plus de deux ans. La publication de l'indice Tankan de la Banque du Japon, qui a fait état d'une légère remontée du moral des entreprises japonaises, n'a pas particulièrement touché le marché. Les constructeurs d'automobiles ont dans l'ensemble perdu du terrain: Toyota 0,47% à 3 175 yens, Nissan 0,67% à 743 yens et Honda 0,69% à 2 730 yens. Les géants de l'électronique ont aussi reperdu des plumes: Sony 0,53% à 1 117 yens, Panasonic 2,18% à 629 yens et Sharp 1,24% à 397 yens. Le secteur des industries pétrolières a été l'un des gagnants de la journée, bénéficiant de la forte hausse des tarifs du brut enregistrée vendredi, malgré un certain reflux, hier: JX Holdings a grimpé de 1,23% à 413 yens et Inpex de 0,33% à 446 000 yens. Les compagnies de transport maritime ont aussi tiré leur épingle du jeu: Nippon Yusen a augmenté de 2,39% à 214 yens et Mitsui OSK Lines de 0,70% à 286 yens. Dans la sidérurgie, Nippon Steel a gagné 0,56% à 180 yens, en dépit de son annonce d'une perte exceptionnelle de 96,3 milliards de yens (965 millions d'euros) en raison de la chute de valeur d'actifs financiers.