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50 ans d'agriculture: La sécurité alimentaire comme objectif
Publié dans Le Maghreb le 05 - 07 - 2012

De nombreux historiens s'accordent à dire que notre pays était le grenier de la France et de toute l'Europe durant la période coloniale, compte tenu des potentialités agricoles qu'il recèle. Les gouvernements qui se sont succédés ont engagé de nombreuses reformes du secteur agricole visant à améliorer le niveau de la sécurité alimentaire du pays en exploitant tous les moyens matériels et humains dans le cadre de différentes réformes agraires qu'a connues l'Algérien depuis son indépendance en 1962.
La réforme agraire de 1963
Le gouvernement algérien procède durant cette époque à une large réforme agraire basée sur la redistribution des terres de l'Etat aux paysans sans terres. Ces terres qui appartenaient aux colons européens. L'Etat devient ainsi le propriétaire des terres coloniales qui gérées par leurs ouvriers (période de l'autogestion). Le droit des propriétés déclarées vacantes tombe en déshérence, c'est-à-dire qu'elles ne sont attribuées à personne. La gestion de ces exploitations agricoles vacantes était réglementée par le décret du 22 mars 1963 .Quant au décret 28 mars 1963, il portait sur la répartition du revenu de ces domaines autogérés. Cette récupération des terres, qui constitue la nationalisation de l'ancien domaine colonial, regroupant plus de 20 000fermes sur une superficie de plus de 2 200 000 ha et devait conduire à la constitution de près de 2000 domaines autogérés, dont 70 % ayant des superficies supérieures à 500 ha. L'Office national de la réforme agraire était chargé du financement, de l'approvisionnement et de l'écoulement de la production de ces domaines autogérés.
La révolution agraire de 1971
La Révolution agraire algérienne, mise en œuvre à partir de 1971 sous le contrôle de l'Etat, se proposait de bouleverser la structure agraire " dualiste " afin de permettre l'intensification de la production, de lutter contre le sous-emploi et d'aménager l'espace rural. C'est dans ce contexte que sera promulguée le 8 novembre 1971 l'ordonnance portant " Révolution agraire ". L'action de ce nouveau démembrement agraire s'étend à l'ensemble de la campagne algérienne où "il doit se traduire non pas par une simple nationalisation des terres mais par la création des conditions de leur mise en valeur au profit des masses rurales. A travers cette Révolution agraire, l'Etat voulait, avant tout, étendre son emprise sur le secteur privé. Pour ce faire, d'importants moyens furent employés afin d'amener une plus grande adhésion de la part de la petite paysannerie. Aussi, il était prévu la construction de 1 000 villages agricoles socialistes au profit des attributaires de la Révolution agraire. En 1974, 1 000 villages socialistes sont constitués et 6 000 coopératives formées. Environ 45% des terres cultivables du pays vivent selon ce système qui régit le tiers de la main-d'œuvre agricole. Le reste est dans les petites fermes familiales. Trop petites pour supporter une famille, celles-ci n'ont pas d'incitatif de l'Etat. L'emphase étant mise essentiellement sur le secteur étatique, les coopératives constituent un moyen de contrôler la paysannerie et de générer des profits pour l'industrialisation. Mais la grogne se généralise chez les travailleurs agricoles. En 1978, le gouvernement met fin au processus de création des coopératives, jugé trop coûteux, et privilégie le secteur privé. L'agriculture socialiste s'est avérée incapable de répondre aux besoins croissants de la population algérienne
La réforme agraire de 1981
Cette réforme concerne essentiellement le secteur autogéré et sera caduque dès 1987. Les objectifs visés à travers cette restructuration seront définis dans l'Instruction présidentielle N° 14 du 17 mars 1981, à savoir, l'assainissement et l'autonomie de gestion des exploitations agricoles autogérées et des coopératives des anciens moudjahidine, ainsi que le remembrement de ces exploitations. Les 1 994 domaines autogérés vont donner naissance à plus 3 000 domaines agricoles socialistes, suivant leur nouvelle dénomination. Toujours est-il, alors que la restructuration du secteur socialiste et l'accession à la propriété foncière, à peine entamées, commençaient à donner des résultats probants, grâce, entre autres, à la libre commercialisation des produits agricoles et à une meilleure maîtrise de la gestion des exploitations, un projet de loi modifiant le mode d'exploitation de ce secteur.
La réforme agraire de 1987
A l'époque, le gouvernement démantèlera complètement le système de coopératives, cette démarche s'inscrit selon les experts dans une logique de réforme globale des secteurs économiques, décidée par les pouvoirs publics. Lancée sur la base d'une simple circulaire interministérielle, en août 1987, qui prendra la forme d'un projet de loi voté en décembre 1987. Cette réforme s'articulait autour de trois axes à savoir la création des EAC (Exploitation agricole communes), de 4 à 11 membres et des EAI (Exploitation agricole individuelle), lorsque les conditions ne permettent pas la création d'une EAC.
De 1987 à 2012 la grande mutation
La réorganisation du secteur va permettre durant cette période de construire une politique cohérente pour le renouveau agricole et rural. Cette réorganisation vise essentiellement à créer une impulsion nouvelle afin de moderniser le secteur, et réduire en perspective la facture d'importation de produits alimentaire, qui a atteint les 8 milliard de dollar en 2011. Pour ce faire, il a été mis en place différents programmes que nous allons citer ci-dessous
La Politique de Renouveau Agricole et Rural
Mise en oeuvre en février 2009,la politique de renouveau agricole et rural représente un défi du renforcement durable de la sécurité alimentaire nationale. Les axes stratégiques de mise en œuvre de la politique de renouveau agricole et rural visent le renforcement de la sécurité alimentaire nationale. Elle passe inévitablement par la recherche, à moyen terme, de changements et d'impacts significatifs sur les bases structurelles qui fondent l'état de sécurité alimentaire de la nation. Il s'agit ainsi de réduire les vulnérabilités dans le cadre d'un partenariat public-privé et grâce à une forte implication des différents acteurs et à l'émergence d'une nouvelle gouvernance de l'agriculture et des territoires ruraux. Les trois piliers de la politique de Renouveau agricole et rural : La politique de Renouveau Agricole et rural, instrument pour la concrétisation de la souveraineté alimentaire, se décline en trois volets complémentaires, qui sont respectivement, le Renouveau Agricole, le Renouveau Rural, et le Renforcement des Capacités Humaines et de l'Appui Technique aux producteurs (PRCHAT). Le Renouveau Agricole se traduit, en termes opérationnels, sous forme de trois grands types d'actions, visant le lancement de programmes d'intensification, de modernisation et d'intégration des filières de large consommation (céréales, le lait cru, , la pomme de terre, l'oléiculture, les viandes …), la mise en place d'un système de régulation (SYRPALAC) afin de sécuriser et stabiliser l'offre de produits de large consommation et d'assurer une protection des revenus des agriculteurs et celles des consommateurs, et enfin la création d'un environnement incitatif et sécurisant à travers la modernisation et l'adaptation du financement et des assurances agricoles. En revanche, le Renouveau Rural, deuxième volet du cadre stratégique défini, est construit sur la base d'une approche novatrice du développement rural (les Projets de Proximité du Développement Rural Intégré, PPDRI) et cible prioritairement les zones où les conditions de production sont les plus difficiles pour les agriculteurs (montagnes, steppe, Sahara). Il s'appuie sur cinq programmes qui ont pour objectifs la protection des bassins versants, la gestion et la protection des patrimoines forestiers, la lutte contre la désertification, la protection des espaces naturels et des aires protégées ainsi que la mise en valeur des terres et fait aussi appel à une intervention intégrée et intersectorielle au niveau de la base. Le Renforcement des capacités Humaines et de l'Appui technique aux producteurs se traduit dans un programme d'envergure de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique qui engage le pays dans la voie : d'une modernisation des méthodes de l'administration agricole ; d'un investissement plus conséquent dans la recherche, la formation et la vulgarisation agricole afin de faciliter la mise au point de nouvelles technologies et leur transfert rapide en milieu producteur ;d'un renforcement des capacités matérielles et humaines de toutes les Institutions et organismes chargés de l'appui aux agriculteurs et aux opérateurs du secteur ; d'un renforcement des services de contrôle et de protection vétérinaires et phytosanitaires, des services de certification des semences et plants, de contrôle technique et de lutte contre les incendies de forêt. Le programme quinquennal 2010-2014 mobilisera près de 1000 milliards de dinars de ressources publiques dans la mise en œuvre des différentes mesures et actions d'incitation à l'investissement privé concrétisant l'orientation de son excellence Monsieur le Président de République de consacrer 200 milliards de dinars/an pour soutenir le renouveau agricole et rural. Il est attendu de ce programme, à l'horizon 2014, l'amélioration de la sécurité alimentaire de l'Algérie induite par les effets conjugués : d'une amélioration du taux de croissance de la production agricole moyenne : passant d'un niveau moyen de 6% par an (période 2000-2008) à 8,33% sur la période 2010-2014. L'accroissement de la production nationale et l'amélioration de son intégration et de sa collecte. Le renforcement du développement durable et équilibré des territoires et l'amélioration des conditions de vies des populations rurales: à travers 10.200 projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) dans 2.174 localités rurales. Ils permettront d'améliorer les conditions de vie de 727 000 ménages ruraux soit près de 4 471 000 habitants et d'avoir un impact sur la préservation et la valorisation de 8,2 millions d'hectares situés dans les zones de montagnes, les espaces steppiques et les zones sahariennes, sur les 43 millions d'ha comme espace d'intervention. La relance durable de l'appareil industriel national et l'amélioration de l'intégration agro-industrielle. Enfin la création de près de 750 000 équivalents emplois permanents, notamment dans des zones pauvres en opportunités de création d'emplois et de création de revenus hors agriculture. Selon les experts, la stratégie actuelle a de fortes chances de donner des résultats appréciables sur le terrain puisqu'elle a été minutieusement concoctée avec l'engagement pris par l'ensemble des acteurs du secteur agricole. C'est pourquoi, dans le milieu des gens de la terre, on reste convaincu que la vision, quant à l'avenir du secteur, est devenue plus claire. Cela dit, on peut croire, enfin, que le secteur va connaître un changement radical qui va permettre au pays de devenir autosuffisant, du moins dans les cultures où les potentialités de production intensive existent.


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