L'armée libanaise a continué, dimanche, à bombarder les combattants islamistes du Fatah al-Islam retranchés dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared, qui ont répliqué par des tirs de roquette. Les chars et l'artillerie de l'armée libanaise qui encerclent le camp ont poursuivi leurs tirs contre les djihadistes. Ces derniers ont tiré au moins cinq roquettes Katioucha qui ont touché des champs environnants sans faire de victimes, selon plusieurs responsables des services de sécurité. A l'intérieur du camp, les soldats avançaient vers les positions des djihadistes, qui ripostaient avec des salves de mitrailleuse et de grenades autopropulsées. L'agence de presse officielle a affirmé que l'armée avait tué un nombre indéterminé de combattants. En tout, 96 militaires sont morts depuis le début de l'épreuve de force le 20 mai autour du camp de réfugiés de la banlieue de Tripoli, dans le nord du Liban. Les combats, entrés samedi dans leur neuvième semaine, ont fait 219 morts, dont 98 dans les rangs de l'armée libanaise. Il s'agit des troubles internes les plus sanglants depuis la guerre civile (1975-1990).Un accord conclu en 1969 interdit aux forces libanaises d'entrer dans les camps de réfugiés palestiniens. Le Parlement l'a abrogé au milieu des années 1980, mais il reste en partie appliqué. L'armée semble pourtant résolue à l'enfreindre pour déloger les activistes qui refusent de se rendre.Beyrouth accuse le Fatah al Islam d'être aux ordres de la Syrie, ce que Damas nie, tout comme les membres du mouvement, qui disent n'entretenir aucun lien structurel avec Al Qaîda, mais reconnaissent partager son idéologie.Le conflit de Nahr al Bared, qui s'ajoute à une série d'attentats, a aggravé la crise politique qui paralyse le gouvernement depuis huit mois.Représentants des partis politiques libanais et de la société civile sont réunis depuis samedi à La Celle-Saint-Cloud, en région parisienne, pour tenter d'y mettre un terme.