PSA a déjà "examiné toutes les alternatives" à une fermeture d'Aulnay, a déclaré, hier, son patron Philippe Varin dans la première réaction publique du groupe après les commentaires du président Hollande contre son plan de suppression de 8 000 postes. "Nous avons examiné toutes les alternatives" pour Aulnay (Seine-Saint-Denis), affirme M. Varin, dans une interview publiée dans Le Monde daté de mercredi, ce qui lui vaut les foudres des syndicats et des responsables politiques. Le premier constructeur automobile français, qui dit perdre 200 millions d'euros de liquidité par mois, a annoncé la semaine dernière un plan de suppression de 8 000 postes en France et la fermeture en 2014 de son site d'Aulnay-Sous-Bois. "L'Etat ne laissera pas faire", a assuré, samedi, François Hollande en demandant que s'engage une "concertation pour qu'il n'y ait aucun licenciement sec". Un emploi proposé à chacun M. Varin a répété dans son entretien au journal qu'il n'y aurait "pas de licenciements secs", alors qu'un document interne transmis par la direction du groupe aux représentants du personnel, affirme que si le groupe ne trouve pas suffisamment de volontaires au départ, une phase de licenciement collectif pour motif économique sera ouverte. "On proposera à chacun un emploi identifié", poursuit M. Varin. Il dit comprendre la réaction du président Hollande, qui a déclaré que le plan présenté par le groupe était "en l'état inacceptable" et devait être "renégocié". "Sur ces exigences, le groupe peut répondre présent", répond M. Varin sans plus de détail. "Nous avons vu un président qui portait le choc d'une nation", estime M. Varin. "Moi-même, je vis ce choc de toute l'entreprise", poursuit-il. "Que le président s'associe à l'émotion du pays, je le comprends", insiste M. Varin. M. Varin a également répliqué au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg qui en a appelé au patriotisme économique du groupe et au sens du "devoir" du groupe vis-à-vis de la "nation France". L'internationalisation a pris du temps Interrogé, hier, par le journal Le Monde sur le point de savoir si le "patriotisme économique" avait conduit PSA Peugeot Citroën à freiner sur certaines orientations stratégiques qui auraient été bénéfiques, M. Varin répond que "c'est sans doute l'un des éléments d'explication". "L'internationalisation du groupe a pris du temps", a déclaré le patron du premier constructeur automobile français, qui produit largement plus de voitures sur le territoire national que son concurrent Renault. "On ne peut pas avoir des usines qui tournent à la moitié de leur capacité, et ceci à long terme, alors que le marché européen s'est rétréci de 25% en cinq ans", ajoute M. Varin. D'ailleurs, il laisse entendre que ses homologues pourraient annoncer des fermetures de sites : "Je ne serais pas surpris que d'autres prennent également ce type de décisions". La direction de PSA a pourtant été très critiquée par M. Hollande, le président l'accusant de "mensonge" et d'avoir reporté l'annonce du plan à l'après-présidentielle. "Il y a un an, aucune décision n'était prise", répond M. Varin. Il se veut aussi rassurant sur la situation financière de l'entreprise, dont l'action est au plus bas à la Bourse. "Il ne doit pas y avoir de question sur la santé financière du groupe. On a brûlé 1,2 milliard de " cash " au premier semestre mais on a augmenté notre capital, vendu des actifs non stratégiques et émis un emprunt obligataire, pour un total de plus de deux milliards", a-t-il fait valoir.