Les Bourses européennes ont rebondi en fin de semaine, interprétant finalement plus positivement les propos tenus la veille par le président de la BCE Mario Draghi qui avait déçu la veille les marchés. Les marchés ont été désolés par l'immobilisme de la BCE, "ils sont désormais convaincus que les autorités monétaires vont agir pour apaiser les marchés, ce n'est qu'une question de semaine", souligne Jérôme Vinerier, analyste chez le courtier IG Market. Soutenus par ces nouvelles interprétations, les investisseurs s'en sont donné à cœur joie pour se repositionner sur des valeurs qui avaient lourdement souffert ces derniers jours. A cela, s'est ajouté un chiffre sur l'emploi américain meilleur que prévu, qui a accéléré la hausse. L'économie américaine a créé 163 000 emplois de plus qu'elle n'en détruisait, soit mieux que les prévisions des analystes qui tablaient sur 100 000 embauches. Le taux de chômage a légèrement augmenté à 8,3%. L'Eurostoxx 50 s'est adjugé 4,57% La Bourse de Paris s'est envolée, terminant sur un gain de 4,38% à 3 353,75 points. Il s'agit de la deuxième plus forte hausse de l'indice CAC 40 depuis le début de l'année.Les valeurs bancaires ont été les vedettes de la séance: BNP Paribas (+8,66% à 32,00 euros), Crédit Agricole (+8,04% à 3,54 euros) et Société Générale (+10,27% à 18,52 euros). Axa a affiché une hausse de 5,06% à 10,19 euros. Même la banque franco-belge Dexia, une des valeurs les plus malmenées de la cote et qui a subi une perte nette de 1,2 milliard d'euros au premier semestre, a terminé en hausse de 4,76% à 0,22 euro. Aucune valeur du CAC 40 n'était dans le rouge. A la Bourse de Londres, l'indice FTSE-100 termine en hausse de 2,21% à 5 787,28 points. Les valeurs financières ont fortement progressé comme l'assureur Aviva (+7,15% à 305,6 pence), la Banque Barclays (+6,41% à 172,7 pence) ou Prudential (4,94% à 782,8 pence). La Royal Bank of Scotland (RBS) a pour sa part pris 3,54% à 211,7 pence. Le groupe aérien IAG a par contre chuté de 4,06% à 152,8 pence à la suite de mauvais résultats. A la Bourse de Francfort, l'indice vedette Dax a fini en hausse de 3,93% à 6 865,66 points et le MDax des valeurs moyennes a pris 2,96% à 10 990,72 points. Deutsche Bank s'est envolée de 8,68% à 25,22 euros, après avoir perdu plus de 5% la veille. Commerzbank a gagné 6,35% à 1,27 euro, Allianz 5,66% à 83,07 euros. Siemens a pris 6,16% à 72,55 euros et EON 4,33% à 17,58 euros. Seule baisse (modeste) du Dax, Beiersdorf (-0,35% à 56,97 euros). La Bourse de Madrid s'est envolée, terminant sur un bond de 6%. A la clôture, l'indice Ibex-35 des valeurs vedettes se situait à 6 755,7 points, effaçant les pertes de la veille lorsque la Bourse de Madrid avait plongé de plus de 5%. Ses principales valeurs bancaires ont fini en très forte hausse. Santander a grimpé de 7,78% à 4,99 euros, BBVA a bondi de 8,26% à 5,349 euros et CaixaBank a gagné 5,11% à 2,673 euros. Bankia a gagné 3,70%, à 0,924 euro. Le géant pétrolier espagnol Repsol affiche la plus forte hausse à la clôture, de 9,31%, à 13,325 euros. La Bourse de Milan clôture sur un bond de 6,34%. Effaçant sa chute de 4,64% de la veille, l'indice vedette FTSE Mib a terminé la séance à 14'125 points, grâce à l'envol des valeurs bancaires. En tête de l'indice, Mediolanum a bondi de 16,01% à 3 euros, Banca Popolare dell'Emilia Romagna de 13,42% à 3,652 euros et Intesa Sanpaolo (dont le bénéfice a baissé de 36,6% au deuxième trimestre) de 12,58% à 1,056 euro. Banco Popolare a pris de son côté 8,99% à 0,9515 euro, UBI Banca 8,76% à 2,334 euros et UniCredit 8,39% à 2,79 euros malgré une division par trois de son bénéfice net au deuxième trimestre. Parmi les autres valeurs, l'assureur Generali a progressé de 8,74% à 10,45 euros, ENI de 6,97% à 17,64 euros et Fiat de 6,52% à 4,018 euros. La Bourse de Bruxelles a elle aussi rebondi, gagnant 2,79% à 2 304,23 points. Après avoir reculé la veille, les valeurs financières se sont envolées, à l'image du bancassureur KBC (+8,16% à 17,56 euros) et de l'assureur Ageas, anciennement Fortis (+7,57% à 1,64 euro). Le distributeur automobile D'Ieteren qui avait perdu plus de 4% la veille a également regagné du terrain (+6,04% à 33,20 euros). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse 2,57% à 330,43 points, tous les titres terminant la séance dans le vert. La hausse la plus importante a été enregistrée par l'assureur Aegon, qui a bondi de 7,53% à 3,84 euros, suivi par ING, qui a gagné 6,81% à 5,38 euros. La Bourse suisse a progressé, l'indice des valeurs vedettes SMI gagnant 0,85% à 6 461,54 points. Seuls deux titres ont fini dans le rouge: Novartis (-0,35% à 57,70 francs) et Givaudan (-3,56% à 920,00 francs). Les bancaires ont en revanche été prisées par les investisseurs. UBS a ainsi pris 3,55% à 10,50 francs, et Credit Suisse 4,56% à 16,74 francs. Pour sa part, le spécialiste de la gestion de fortune Julius Baer s'est adjugé 1,66% à 35,55 francs. La Bourse de Lisbonne a elle terminé sur une hausse de 1,41% à 4 633,45 points. Energias de Portugal (EDP) a enregistré la plus forte hausse, gagnant 4,28%. Sa filiale pour les énergies renouvelables a pris 1,87% et le groupe pétrolier Galp Energia 1,15%. Pour les banques, BCP s'est appréciée de 2,22%, BES de 0,85% et BPI 1,01%. Wall Street clôture en hausse, dopé par l'emploi Wall Street progressait vivement en clôture, aidé par de bons chiffres de l'emploi aux USA pour le mois de juillet et un rebond spéculatif des places européennes. L'ISM des services américains dépassait également les attentes. Les publications trimestrielles se poursuivaient, avec Procter & Gamble, AIG, LinkedIn, Viacom, CBS et Washington Post. Le DJIA gagnait 1,7% à 13 096 points, tandis que le Nasdaq bondissait de 2% à 2 968 points. D'après le rapport mensuel du Département américain au Travail relatif à la situation du marché de l'emploi aux Etats-Unis, les créations d'emplois non-agricoles pour le mois de juillet 2012 sont ressorties très nettement supérieures aux attentes, à 163 000 contre environ 100 000 de consensus. Le taux de chômage national est ressorti presque inchangé à 8,3%, contre un consensus de 8,2%. L'emploi a progressé dans les services professionnels et d'entreprises, les services alimentaires et la production manufacturière, relate le gouvernement américain. Le nombre des personnes sans emploi (12,8 millions) et le taux de chômage ont donc peu évolué en juillet. Du côté des valeurs : AIG (+2%), l'assureur américain, a réalisé au second trimestre un bénéfice par action opérationnel de 1,06 dollar, nettement supérieur au consensus de place. Le bénéfice net a grimpé à 2,33 milliards de dollars soit 1,33 dollars par action, contre 1,84 milliard de dollar et 1 dollar par titre un an plus tôt. Le Groupe reste détenu à plus de 60% par le Département américain au Trésor. LinkedIn (+16%), le réseau social professionnel américain, rebondissait de 8% hors marché hier soir à Wall Street sur les 100 dollars, après des comptes impressionnants... Pour son second trimestre fiscal, le Groupe de Mountain View, Californie, voisin de Google, a en effet dégagé des revenus en très forte croissance de 89%, à 228 millions de dollars. Le consensus de place n'était que de 216 millions de dollars Le bénéfice net a certes décliné à 2,8 millions de dollars soit 3 cents par titre, contre 4,5 millions de dollars un an auparavant. Le bénéfice ajusté, à 18,1 millions de dollars soit 16 cents par action, a toutefois vivement progressé en comparaison des 10,8 millions de dollars de l'an passé. Il ressort conforme aux attentes. Pour le trimestre entamé, les revenus sont attendus entre 235 et 240 millions de dollars, contre 236 millions de dollars de consensus. Le Groupe dope ses prévisions annuelles, tablant sur des ventes allant de 915 à 925 millions de dollars contre 880 à 900 millions de dollars précédemment envisagé et 907 millions de dollars de consensus. Viacom (+3%) a annoncé pour son 3ème trimestre fiscal 2012 une baisse de 7% de son bénéfice à 534 millions de dollars et 1,01 dollar par titre, contre 574 millions de dollars un an plus tôt. Hors éléments, le bpa est ressorti à 97 cents, légèrement inférieur au consensus. Le Groupe de médias new-yorkais a réalisé des revenus trimestriels en recul de 14% à 3,24 milliards de dollars. La baisse de l'activité est ressortie à 29% chez Paramount et 5% chez Viacom TV. WellCare (-12%) a annoncé pour son second trimestre une chute d'un tiers du bénéfice à 46 millions de dollars soit 1,06 dollar par titre, ainsi qu'un bpa ajusté de 1,24 dollar et des ventes en croissance de 22% à 1,81 milliards de dollars Le Groupe de Floride, qui fournit des services d'assurances Medicaid et Medicare aux USA, dépasse un consensus logé à 1,21 dollar de bpa et 1,79 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Boeing (+1%), le géant aéronautique américain, profite d'une nouvelle commande importante, avant-hier. China Southern Airlines a en effet annoncé que l'une de ses filiales allait acquérir 40 appareils 737 de Boeing dans le cadre de sa stratégie de croissance. La filiale Xiamen Airlines payerait toutefois un prix significativement moins élevé que le prix catalogue, voisin de 3,4 milliards de dollars pour une telle commande. Les livraisons auront lieu entre 2016 et 2019, soutenant les plans internationaux du Chinois. Par ailleurs, SilkAir, la filiale de Singapore Airlines, a commandé à Boeing 54 monocouloirs B737, dont 23 B737-800 de génération actuelle et 31 B737 MAX 8, en cours de développement chez l'avionneur américain. Le contrat représente 4,9 milliards de dollars aux prix catalogue. Le transporteur a également signé des options pour 14 appareils supplémentaires. Les premiers 737 seront livrés en 2014. Tokyo perd 1,13%, plombée par la BCE, Sharp et Sony La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en baisse de 1,13%, plombée par la déception face à l'absence de mesures de soutien immédiates de la Banque centrale européenne (BCE) et les chutes des titres Sony et Sharp après des résultats trimestriels désastreux. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 98,07 points (-1,13%) à 8 555,11 points. Sur la semaine, le Nikkei a perdu 0,13%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 9,04 points (-1,23%) à 723,94 points. Le volume des transactions a été relativement soutenu, avec 1,76 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont été déçus par l'absence d'annonce de mesures immédiates en faveur de l'euro par la Banque centrale européenne (BCE) la veille à l'issue de sa réunion de politique monétaire, ce qui éloigne les espoirs d'un retour rapide du yen à des niveaux acceptables face aux autres devises. "Les effets du yen fort sur les résultats des sociétés est indéniable. Il n'y a aucune raison de penser que cette pression provenant du marché des changes va s'amoindrir à court terme. C'est un boulet pour la compétitivité des exportateurs", a commenté Hiroyuki Fukunaga, P-DG d'Investrust. L'action Sharp s'est effondrée de 28,08% à 192 yens, son niveau le plus bas en près de 40 ans, après l'annonce la veille par le groupe électronique d'une énorme perte nette au premier trimestre 2012-2013, d'un avertissement sur résultat salé avec une prévision de perte nette annuelle multipliée par huit, et d'un plan de 5 000 suppressions d'emplois dans le monde. "A cause du yen fort et des incertitudes économiques mondiales, les progrès des réformes structurelles de l'entreprise sont plus lents que ce que le marché attendait", a commenté Shigeo Sugawara, gérant chez Sompo Japan Nipponkoa Asset Management. Autre grand perdant de la séance, Sony a lâché 6,95% à 897 yens après avoir annoncé lui aussi la veille une perte nette aggravée au premier trimestre et un sabrage de ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice. Suzuki Motor a gagné 3,47% à 1 462 yens, profitant de l'annonce d'un bond de ses bénéfices et de ses ventes au premier trimestre au Japon.