Les cours du pétrole ont terminé la semaine en baisse à New York, avant-hier, les courtiers consolidant leurs positions en toute fin de séance malgré des inquiétudes sur la trajectoire d'une tempête tropicale qui pourrait toucher le golfe du Mexique en début de semaine prochaine. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a perdu 12 cents à 96,15 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre a terminé à 113,59 dollars, en baisse de 1,42 dollar par rapport à la clôture de la veille. Les opérateurs ont consolidé leurs positions durant la dernière demi-heure de la séance, équilibrant leurs portefeuilles à l'approche du week-end, mais le marché a été hésitant toute la journée, a indiqué Rich Ilczyszyn, de iiTrader. Les courtiers s'inquiètent en effet de la tempête tropicale Isaac, qui menace actuellement Haïti et sera sur Cuba ce soir, éventuellement demain dans le golfe du Mexique, a-t-il expliqué. Selon les prévisions actuelles, la tempête va longer la Floride et va toucher la partie est du golfe du Mexique, ce qui serait alors un non-événement pour le pétrole, a-t-il ajouté. Mais nous surveillons de très près. Même s'il n'est pas certain qu'elle fasse beaucoup de dégâts, ni qu'elle touche les régions productrices de brut, cela perturbe toujours un peu l'approvisionnement car il faut évacuer les gens sur les plateformes pétrolières par sécurité, a souligné James Williams, de WTRG Economics. Les prix du pétrole ont aussi pâti de spéculations sur une possible utilisation des réserves stratégiques de pétrole des Etats-Unis durant la deuxième ou la troisième semaine de septembre, a indiqué M. Ilczyszyn. Des rumeurs circulent depuis plusieurs jours sur cette éventualité, qui permettrait à l'administration Obama de freîner la hausse des prix du carburant. Cette initiative serait bien accueillie par les Américains à quelques semaines des élections présidentielles, en novembre. Par ailleurs, les opérateurs attendaient des nouvelles positives en provenance d'Europe mais rien de vraiment concret n'est encore arrivé, a relevé Matt Smith de Summit Energy (affiliate of Schneider Electric). Mme Merkel a déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre grec à Berlin vouloir que la Grèce reste dans la zone euro, mais a toutefois réaffirmé vouloir attendre le rapport de la troïka en septembre (qui réunit les experts européens et du FMI chargés d'évaluer les progrès du pays pour assainir ses finances) avant toute révision des exigences imposées à la Grèce. Les prix du pétrole étaient aussi pénalisés par la légère perte de l'euro face au dollar, a noté M. Smith. Un renchérissement du billet vert contribue à rendre moins intéressants les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. "Un repli des marchés boursiers et des indicateurs économiques moroses dans les principales régions consommatrices de brut (en Chine, aux Etats-Unis et en Europe) ont mis un coup d'arrêt, pour le moment, à la hausse des cours du pétrole", observaient les analystes de Commerzbank. En Chine, deuxième pays consommateur de brut de la planète, l'activité manufacturière a ainsi continué à se contracter au mois d'août pour le neuvième mois consécutif, tandis que l'activité du secteur privé dans la zone euro a encore décliné en août, selon des indicateurs publiés la veille. En Asie, le pétrole était en baisse avant-hier, les investisseurs doutant d'une intervention de la Fed pour relancer l'économie américaine et de la capacité de la zone euro à endiguer la crise de la dette. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre se repliait de 34 cents, à 95,93 dollars dans les échanges matinaux, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance abandonnait 49 cents, à 114,52 dollars.