Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a laissé entendre cette semaine que la Bulgarie pourrait durcir sa position sur la construction du gazoduc South Stream si la Russie maintenait sa demande d'un milliard d'euros de compensations financières pour l'annulation d'un projet nucléaire. Une société s'est permis (sans nous informer) de réclamer un milliard d'euros. J'espère que le président Poutine n'était pas informé de cette demande. Car s'il en était informé, sa rencontre le 9 novembre en Bulgarie ne sera pas agréable. C'est alors que nous devons signer le contrat sur South Stream, a-t-il déclaré à des journalistes. La société russe Atomstroyexport, filiale du groupe public Rosatom, a annoncé mardi réclamer un milliard d'euros de compensations financières à la Bulgarie après l'annulation cette année de la construction de la centrale nucléaire de Béléné (nord de Bulgarie), un projet stratégique pour Moscou dans un pays de l'Union européenne. Nous irons en justice face aux exigences d'Atomstroyexport, a promis le Premier ministre, et ce malgré l'amitié vieille de plusieurs siècles entre les deux pays, a-t-il ajouté. Le ministre bulgare de l'Economie et l'Energie Delyan Dobrev a estimé que la demande russe n'était pas fondée et a assuré que la Bulgarie était prête à se défendre. Le ministre des Finances Siméon Djankov a qualifié cette demande de ridicule. M. Borissov n'a cependant pas remis en cause l'ensemble du projet South Stream. Pour moi, ce projet a été approuvé et la construction va démarrer, a-t-il commenté. La Bulgarie et la Russie avaient défini le 27 août les paramètres techniques du tronçon du gazoduc South Stream qui traversera le territoire bulgare. Le vice-président de Gazprom Alexander Medvedev avait estimé à cette occasion que la construction en Bulgarie commencerait dès 2013. Le holding énergétique bulgare BEH s'est engagé à signer avant le 15 novembre un contrat sur l'investissement dans la tranche de South Stream qui traversera le territoire bulgare, d'une capacité de 15,6 milliards de mètres cubes par an, laquelle doit devenir opérationnelle en 2015. Le gazoduc South Stream, avec quatre tranches d'une capacité totale de 63 milliards de mètres cube par an, doit être entièrement opérationnel en 2018, selon Gazprom. Mis en œuvre par Gazprom et l'italien ENI, ce gazoduc long de 3 600 km doit alimenter l'Europe occidentale, notamment la Grèce et l'Italie, en gaz russe via la mer Noire et les Balkans.