Les banques privées allemandes tablent sur une stagnation de l'économie nationale au deuxième semestre, conséquence du ralentissement mondial, mais prévoient un rebond en 2013, selon une étude publiée par leur fédération, la BdB."Les perspectives économiques au deuxième semestre sont tout sauf bonnes pour l'Allemagne. Nous prévoyons une croissance atone entre juillet et décembre", a déclaré Stefan Schilbe, président de la fédération des banques, lors d'une conférence de presse à Berlin. Selon leur étude, qui recueille les prévisions de 14 dirigeants de banques privées, l'Allemagne devrait tout de même afficher une croissance de 0,9% pour l'ensemble de l'année 2012 contre 3% l'an passé, et de 1,1% pour 2013. Le gouvernement fédéral attend lui une croissance de 0,7% sur l'ensemble de l'année tandis que les principaux instituts de recherche économique tablent sur +0,9%. Principale raison invoquée pour expliquer la stagnation au second semestre, la crise de l'euro et la faiblesse de l'économie mondiale ont pesé sur le dynamisme de l'activité, tandis que les bienfaits de la consommation privée et des exportations se sont fait moins ressentir. En particulier, les investissements de production sont attendus en recul de 2,2% en 2012 par rapport à l'année précédente, selon l'étude, et ce malgré des taux d'intérêt "extrêmement bas" et la "forte compétitivité internationale" des entreprises allemandes. "Les entreprises ont suspendu leurs investissements. Dès que les mauvais effets de la crise des dettes souveraines s'éloigneront, les blocages actuels devraient sauter", a ajouté la M. Schilbe. Quant à la zone euro, après un PIB en recul de 0,5% en 2012, elle devrait renouer avec la croissance, bien que légère, en 2013 avec +0,3%, prévoient les banques allemandes. Toujours selon l'étude de la BdB, la crise en zone euro devrait toutefois entrer dans une phase d'accalmie sur la fin d'année, grâce notamment à l'annonce par la Banque centrale européenne d'un nouveau programme de rachats d'obligations et l'entrée en action du Mécanisme européen de stabilité (MES), et un redressement "modéré" pourrait s'amorcer à partir de 2013. A partir de l'année prochaine, "le taux de croissance trimestriel pourrait avoisiner les 0,4 ou 0,5%", a encore estimé M. Schilbe, tout en se disant "partagé" concernant l'intervention de la BCE pour soutenir les pays de la zone euro en difficulté. "Les aides des Etats et le risque que supporte la BCE ne seront justifiés que si les pays concernés mettent en place des réformes pour régler les problèmes de fond", a-t-il prévenu.