Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été réélu, avant-hier, pour trois ans chef du Parti de la Justice et du Développement (AKP, au pouvoir) par le congrès général du parti. M. Erdogan devrait être candidat à la présidence de la République en 2014.C'était son dernier congrès en tant que premier ministre et chef du parti. Le règlement interne de l'AKP, issu de la mouvance islamiste, interdit en effet de briguer plus de trois mandats successifs. Son intervention a été interprétée comme un signe fort de sa volonté de devenir le premier président de Turquie élu au suffrage universel. Devant ses partisans, M. Erdogan a mis en avant le modèle turc comme une puissance démocratique émergente. Il a argué que sa formation d'inspiration islamiste était devenue un exemple pour le monde musulman, après une décennie d'exercice du pouvoir. Exemple pour les pays musulmans "Nous avons concentré notre gouvernance sur les droits fondamentaux et sur la liberté. Cette position a franchi les frontières de notre pays et est devenue un exemple pour tous les pays musulmans", a-t-il déclaré. "Nous continuerons notre lutte pour une nouvelle Constitution basée sur la liberté et qui permette la diversité", a-t-il déclaré. Et il a assuré que l'ère des coups d'Etat était terminée. Plus d'une centaine d'invités étrangers, dont le président égyptien Mohamed Morsi, le chef kurde irakien Massoud Barzani et le chef du Hamas palestinien Khaled Meshaal assistaient au congrès de l'AKP. Sur le devant de la scène La crise en Syrie a poussé Ankara sur le devant de la scène diplomatique internationale. Washington voit la Turquie comme un élément essentiel au soutien de l'opposition syrienne et à la préparation de l'après-Bachar Al Assad. Lors de ce discours, M. Erdogan a renouvelé ses critiques à l'égard de la Chine, de la Russie et de l'Iran, qui soutiennent le président syrien, disant que "l'Histoire ne pardonne pas à ceux qui soutiennent l'oppresseur". Le gouvernement veut continuer ses raids aériens contre le PKK en Irak Le gouvernement turc a demandé, hier, au Parlement de renouveler pour un an son feu vert pour mener des raids contre les positions des rebelles kurdes en territoire irakien, en pleine recrudescence des combats entre l'armée et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le Parti gouvernemental de la justice et du développement (AKP) a déposé formellement une motion auprès de l'Assemblée turque qui sera débattue en priorité au cours de la nouvelle session qui a débuté hier, a-t-on appris de source parlementaire. Son approbation est attendue dès ce jeudi, a-t-on précisé de même source.