La fontaine est l'un des symboles qui représente ainsi l'histoire de notre patrimoine très riche. En ce sens, la région de Médéa avec ses eaux souterraines inestimables dispose de nombreuses fontaines et sources d'eau dont certaines, très fréquentées par la population, sont dites curatives. "Tala-Aïch", "Sebaa-Klaleche", "Aïn-Takbou", "Aïn-Larais" ou "Aïn-El-Mordj", sont quelques, unes des plus célèbres et anciennes fontaines publiques de la ville de Médéa où on n'y va pas chercher de l'eau seulement, mais on s'y rend aussi pour perpétuer une tradition ancestrale fortement ancrée dans la mémoire collective de la population. Ces lieux, chargés d'histoire, sont une "fierté" locale qui poussent certains à affirmer que "les fontaines sont à Médéa ce que les coupoles sont à El-Oued." Partie intégrante du patrimoine de la ville, ces lieux exercent, depuis des lustres, une "fascination" particulière sur la population au point de donner lieu à une sorte de "rituel" qui se perpétue à nos jours encore. Une fascination qui a inspiré nombre de contes populaires et de fables, prêtant à ces fontaines des "pouvoirs" de guérisons miraculeuses, outre les vertus curatives et médicinales de leurs eaux. Les fontaines publiques jouissent encore d'une réputation qui conforte cette vocation sociale millénaire qui a favorisé, d'une part, la fixation et le développement de la population et, d'autre part, le renforcement des liens sociaux et des actions d'entraide au sein de la population. Pour illustrer cette idée, il y a lieu de signaler les graves pénuries d'eau, comme celle enregistrée au milieu des années 90, contraignant la population à se rabattre sur les fontaines publiques et les puits domestiques des particuliers, pour s'approvisionner en eau. Pratiquement, toutes les demeures et "haouchs" (patios), situés à l'intérieur de la région de Médéa, possèdent un puits que les propriétaires considèrent, à juste titre, comme un "bien communautaire" qu'on se doit de partager, non seulement avec le voisinage, mais aussi avec les gens de passage ou toute personne dans le besoin. Ce partage a le mérite, dit-on, d'influencer, paradoxalement, le comportement des citoyens habitués, au-delà de leur consommation réelle, à gaspiller le précieux liquide qui coule du robinet.