Le numéro un russe du pétrole Rosneft a annoncé un bénéfice net plus que doublé et largement supérieur aux attentes pour le troisième trimestre, grâce notamment à un meilleur contrôle des coûts. Le bénéfice net s'est élevé à 181 milliards de roubles (5,8 milliards de dollars) entre juillet et septembre, son plus haut niveau depuis cinq ans et soit un peu plus du double qu'au troisième trimestre 2011, a précisé le groupe public, qui doit devenir le premier producteur d'or noir coté en Bourse dans le monde grâce à l'acquisition de TNK-BP, annoncée la semaine dernière. Les analystes interrogés par l'agence DowJones Newswires tablaient sur un bénéfice net de 3,9 milliards de dollars pour le géant pétrolier, qui avait accusé une perte au deuxième trimestre. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a pour sa part bondi de 15% à 191 milliards de roubles (6,1 milliards de dollars). Cette performance "s'explique par un contrôle efficace des coûts de production et une amélioration de la rentabilité de nos activités commerciales sur les marchés intérieur (russe) et internationaux", a expliqué le numéro un russe du pétrole. Les profits du groupe sont également gonflés par un effet comptable lié au rachat de 51% du capital du groupe gazier Itera, avec qui il a noué un partenariat stratégique en février pour exploiter des gisements gaziers. Le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 802 milliards de roubles (25,5 milliards de dollars), en hausse de 3,6% sur un an, alors que les analystes attendaient 24,6 milliards de dollars. Sur les neuf premiers mois de l'année, Rosneft a dégagé un bénéfice net de 285 milliards de roubles (9,1 milliards de dollars), en hausse de 15% sur un an, pour un chiffre d'affaires de 2 268 milliards de roubles (72,3 milliards de dollars), en progression de 16%. Sur cette période, le groupe a vu sa production de brut augmenter de 2,1% à 2,4 millions de barils par jour et a bénéficié de l'augmentation des prix de l'or noir. Ces résultats permettent à Rosneft "d'améliorer sa situation financière et de bâtir des fondations plus solides pour une mise en œuvre efficace de nos projets stratégiques", a estimé le président du groupe public, Igor Setchine. Rosneft, édifié dans des circonstances controversées sur les ruines de son concurrent Ioukos, propriété de l'oligarque emprisonné Mikhaïl Khodorkovski, multiplie ces dernières années les initiatives pour accéder à de nouvelles ressources alors qu'il souffre selon les analystes d'un retard technologique. Après avoir signé des alliances avec des géants mondiaux tels l'italien Eni, le norvégien Statoil, et l'américain Exxonmobil, le groupe public a annoncé fin octobre le rachat de TNK-BP, numéro trois du pétrole en Russie codétenu par le britannique BP et un consortium de milliardaires russes. La transaction, qui valorise TNK-BP à environ 55 milliards de dollars, doit se traduire à terme par une montée de BP à près de 20% du capital de Rosneft.