Le fabricant japonais de produits électroniques Sharp a alourdi sa prévision de perte nette, attendue désormais à 450 milliards de yens (4,5 milliards d'euros) pour l'exercice 2012/13, en raison des mauvaises performances de ses télévisions et écrans LCD. Le groupe a également annoncé une perte nette de 387,58 milliards de yens au premier semestre (avril-septembre) de l'exercice en cours, près de dix fois plus que l'an passé à la même époque (39,8 milliards de yens). Ce montant était attendu par le marché, la presse japonaise ayant évoqué ce chiffre fin octobre. Ces résultats semestriels ont poussé le fabricant à revoir en très forte baisse ses prévisions de résultats pour l'ensemble de l'année. Il s'attend désormais à 450 milliards de yens de perte nette, contre 250 milliards estimés en août. Lors de l'exercice précédent, Sharp avait déjà essuyé une perte nette historique de 376 milliards de yens. Le chiffre d'affaires pour le semestre s'est élevé à 1 104 milliards de yens, en baisse de 16% sur un an. Le résultat d'exploitation s'est inscrit en perte, de 168,9 milliards de yens, contre un bénéfice de 33,59 milliards au premier semestre 2010/11. Sharp souffre notamment sur le marché des écrans à cristaux liquides (LCD) et des télévisions, en raison de la concurrence aiguë que lui livrent les fabricants taïwanais et sud-coréens, et du yen fort, qui renchérit le prix de ses produits à l'exportation et réduit la valeur des revenus tirés de l'étranger. Début août, le groupe avait annoncé un plan de 5 000 suppressions d'emplois, pour la première fois depuis 1950, sur ses quelque 57 000 salariés dans le monde. Le titre évolue actuellement à son plus niveau depuis 40 ans. Selon la presse japonaise, Sharp a ouvert des négociations avec les géants américains Apple, Google et Microsoft, afin de former des alliances capitalistiques dans le domaine des écrans à cristaux liquides. Le groupe nippon se serait décidé à sonder ces puissants groupes informatiques en raison des difficultés à nouer une alliance avec le taïwanais Hon Hai, plus connu sous le nom commercial Foxconn, qui veut revoir les termes d'un accord conclu au printemps pour le rachat de 9,9% de Sharp.