La présidence égyptienne a annoncé que la déclaration constitutionnelle faite par le président Mohamed Morsi, jeudi dernier, est "temporaire", a rapporté dans la nuit de dimanche la télévision nationale égyptienne. La présidence égyptienne a fait cette remarque après que des manifestations et des violences eurent éclaté sur toute l'étendue du pays, à cause de la déclaration constitutionnelle du président Morsi, laquelle permettra à ce dernier de dominer la scène politique. Aux termes de la nouvelle déclaration constitutionnelle, toutes les lois, les décrets et les déclarations constitutionnelles émises par le président Morsi depuis le 30 juin, date de son accession au pouvoir, sont finales et incontestables. Quand à l'Assemblée constitutionnelle, la déclaration note que le projet de la nouvelle Constitution sera élaboré dans un délai maximal de huit mois, au lieu de six, à partir de la formation de l'Assemblée, ce qui signifie que la nouvelle déclaration constitutionnelle prolonge la période du projet de la Constitution de deux mois, soit jusqu'au mois de février 2013. Aucune instance n'a le droit de dissoudre ni le Conseil de la choura (chambre haute) ni l'Assemblée constituante, selon la déclaration constitutionnelle. Un mort dans des heurts devant un siège des Frères musulmans Sur le terrain, les tensions sont toujours vives. Avant-hier, un jeune islamiste égyptien a été tué, dans des heurts devant le siège des Frères musulmans dans la ville Damanhour, au sud d'Alexandrie, selon un dirigeant islamiste. Le jeune Islam Fathi Mohammed a été tué lors de heurts devant le siège de la confrérie à Damanhour, a indiqué un dirigeant des Frères musulmans, Jamal Hichmat. Des témoins ont affirmé que ces heurts avaient opposé partisans et opposants du président islamiste Mohamed Morsi, qui manifestaient après les mesures qu'il a prises pour renforcer ses pouvoirs. Il s'agit du premier mort depuis que le président égyptien s'est doté le 22 novembre de pouvoirs élargis, une décision considérée par l'opposition comme une menace pour la marche vers la démocratie et un coup d'Etat remettant en cause les acquis de la révolte qui a renversé en 2011 le président autocratique Hosni Moubarak. Rappelons enfin que plusieurs bureaux du Parti de la liberté et de la Justice, des Frères musulmans, ont été incendiés depuis le 22 novembre dernier.