Les électeurs catalans ont infligé, avant-hier, une claque au chef de file nationaliste Artur Mas, selon les résultats définitifs du scrutin. Mais ils ont voté en majorité pour les partis favorables à un référendum sur l'avenir de cette région du nord-est de l'Espagne, agitée par une poussée indépendantiste. Artur Mas, dont la coalition de droite CiU reste la première force du Parlement régional, a perdu son pari: en organisant ces élections anticipées, il espérait conquérir une majorité absolue pour appuyer son projet de référendum. Mais le président de région, un conservateur modéré, semble avoir payé le prix d'un discours parfois ambigü, évitant le mot "indépendance", et de sa politique de rigueur menée depuis deux ans, sous l'oeil de Madrid. Pour gouverner la région et mener à bien son projet, comme il l'a promis aux 7,5 millions de Catalans, il devra nouer de délicates alliances et composer avec la forte présence de la gauche indépendantiste radicale. 135 députés au total Dans la soirée de dimanche, Artur Mas a reconnu qu'il devrait partager le pouvoir. "Nous ne pourrons seuls être responsables de gouverner ce pays", a-t-il lancé, appelant à une "réflexion" avec les autres forces politiques catalanes. CiU (Convergencia i Unio) s'est effondrée avec 50 des 135 députés du Parlement régional, contre 62 actuellement. En revanche, le parti historique de la gauche indépendantiste catalane, ERC (Esquerra republicana de Catalunya), fait plus que doubler son score, avec 21 sièges contre dix. Les socialistes, en recul, deviennent le troisième parti régional (20 députés), devant le Parti populaire, de droite, au pouvoir à Madrid (19 sièges).