Berlin s'attend à un budget total équilibré dès 2012 au sens des critères de Maastricht, alors qu'il tablait précédemment sur un déficit public de 0,5% du Produit intérieur brut (PIB) pour cette année, a annoncé, avant-hier, le ministère allemand des Finances. Le déficit public allemand, qui s'était établi à 0,8% du PIB l'an passé, regroupe le déficit de l'Etat fédéral, celui des Etats régionaux (Länder), des communes et des caisses de sécurité sociale. Sur la base d'une actualisation des projections de moyen terme, l'Allemagne va atteindre un budget à l'équilibre dès 2012, a déclaré le ministère allemand des Finances dans un communiqué. Jusqu'à présent, le gouvernement prévoyait un retour à l'équilibre budgétaire en 2014, a rappelé un porte-parole de ce ministère. L'Etat fédéral, les Länder et les villes allemandes ont notamment profité de recettes fiscales en hausse ces derniers mois, et de l'amélioration du marché du travail, a-t-il expliqué. La conjoncture allemande a beau montrer quelques signes d'essoufflement, le marché du travail reste robuste, avec un taux de chômage brut de 6,5% en novembre. Cela se traduit par une amélioration des recettes fiscales et une baisse des prestations sociales, et profite aussi bien au budget de l'Etat qu'à ceux des communes, qui supportent une partie de l'indemnisation des chômeurs. En outre, l'Allemagne a tiré parti de très bonnes conditions de financement, car ses emprunts bénéficient de taux d'intérêt historiquement bas, le pays ayant un statut de valeur sûre sur fond de crise de la zone euro. La prévision de la dette publique a par conséquent également été révisée à la baisse: elle devrait s'établir à 81,5% du PIB cette année, en recul de 2 points par rapport à la précédente estimation du gouvernement en juillet, selon un communiqué du ministère. Toutefois le budget fédéral sera encore affecté cette année par le coût financier de la stabilisation à long terme de la zone euro, pour laquelle l'Etat fédéral devrait débourser plus de 10 milliards d'euros. Un montant qui comprend notamment sa participation au Mécanisme européen de stabilité (MES) et l'augmentation des moyens de la Banque européenne d'investissement (BEI). A moyen terme, Berlin s'attend à un excédent budgétaire de 0,5% pour 2013 et 2014, puis autour de l'équilibre en 2015 et 2016. L'Allemagne devrait ainsi respecter dans les années à venir la règle d'or prescrite par le pacte budgétaire européen, qui consiste à limiter le déficit structurel des Etats signataires à 0,5% du PIB maximum. Le déficit structurel est le déficit public d'un pays corrigé des variations conjoncturelles, c'est-à-dire le déficit public que connaîtrait le pays si sa production effective correspondait à sa production potentielle sur le long terme. Au niveau de la dette publique, l'Allemagne devrait en revanche être toujours au-dessus des exigences du traité de Maastricht, selon lesquels la dette d'un Etat ne doit pas excéder 60% du PIB. Mais l'Allemagne s'efforce de se rapprocher de ce niveau. Sa dette publique devrait ainsi se réduire à 73% du PIB en 2016, selon le ministère des Finances.