Le président égyptien Mohamed Morsi, pourrait accepter de reporter le référendum sur le projet de Constitution qui divise le pays, s'il a l'assurance que ce report ne rendra pas le texte caduc, a déclaré, avant-hier, le vice-président Mahmoud Mekki. M. Morsi est prêt à considérer un report du référendum si l'opposition garantit qu'elle ne remettra pas en cause la consultation à venir sur le motif que le scrutin doit se tenir, selon la loi, deux semaines après la présentation du texte au chef de l'Etat, a expliqué M. Mekki. Dans une déclaration faite jeudi soir, le président a maintenu sa décision de tenir le référendum le 15 décembre, bien que l'opposition demande l'annulation pure et simple de cette consultation sur un texte qui offre, selon elle, peu de garanties pour les libertés d'expression et de religion. L'opposition réclame également l'annulation du décret du 22 novembre par lequel le président a considérablement élargi ses pouvoirs. Pus de 10 000 manifestants vendredi soir Le pays est plongé dans sa plus grave crise depuis l'élection de M. Morsi en juin dernier. Elle a dégénéré cette semaine en affrontements entre pro et anti-Morsi au Caire qui ont fait, selon les autorités, sept morts et plus de 600 blessés autour du palais présidentiel. Vendredi soir, plus de 10 000 manifestants étaient réunis sur une place devant le palais présidentiel, scandant " nous voulons la chute du régime ", un slogan très populaire lors de la révolte qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak en février 2011. Vendredi avait été baptisée journée "du carton rouge" pour dénoncer le décret du 22 novembre par lequel M. Morsi a étendu ses pouvoirs et mis ses décisions à l'abri de tout recours en justice, ainsi que le projet de Constitution. Ses détracteurs assurent que ce projet ouvrirait la voie à une extension de la loi islamique et offrirait peu de garanties pour les libertés. Le calme régnait, hier, au Caire au lendemain d'une vague de manifestations. Aux abords du bâtiment, à Héliopolis, dans la grande banlieue de la capitale égyptienne, les soldats étaient postés aux barrages et des barbelés déroulés sur les rues alentours en empêchaient l'accès. Plus d'une centaine de manifestants ont passé la nuit dans des tentes érigées à proximité du palais et dans une mosquée adjacente.