ArcelorMittal, premier sidérurgiste mondial, a annoncé cette semaine qu'il allait déprécier la survaleur ("goodwill") de ses sociétés européennes d'environ 4,3 milliards de dollars (3,3 milliards d'euros) dans ses comptes, les problèmes économiques du continent ayant affecté la demande d'acier. La sidérurgie européenne, qui produit 6% à 7% de l'acier mondial, est à la fois confrontée à des capacités de production excédentaires et à un fléchissement de la demande. ArcelorMittal, qui a fermé des hauts fourneaux en France et en Belgique, estime que la demande d'acier a diminué de 8% cette année en Europe et d'environ 29% depuis 2007. Dans ce contexte, le groupe a décidé de passer une provision pour dépréciation de 87% du "goodwill" -qui représente la valeur des actifs intangibles d'une société, tels que les marques, plutôt que des actifs physiques- de ses opérations en Europe. "C'est une mauvaise nouvelle, mais cela ne devrait pas être une grosse surprise de constater que la valeur comptable de ses activités en Europe était surévaluée", dit un analyste basé à Londres. Ces dépréciations représentent environ un tiers du "goodwill" total du groupe, affiché dans ses comptes à 12,5 milliards de dollars à la fin de l'an dernier. La dépréciation sera passée en tant que charge dans ses les comptes du quatrième trimestre de l'entreprise et n'affectera ni l'endettement, ni les bénéfices bruts, précise ArcelorMittal, qui produit plus du double de son plus proche concurrent. Avant dépréciations, selon des données StarMine, les analystes anticipent un bénéfice net de 529,5 millions de dollars pour ArcelorMittal cette année et un Ebitda de 7,1 milliards. Fitch a rétrogradé la note de crédit d'ArcelorMittal en catégorie spéculative ("junk"), la ramenant de BBB- à BB+ avec une perspective stable. L'agence met en avant les perspectives moins bonnes que prévu sur les marchés européens de l'acier en 2013. Vers 14h40, le titre reculait de 2,84% à 12,830 euros en Bourse d'Amsterdam.