Alors que les négociations ont officiellement repris hier avec la direction de l'entreprise, le syndicat de l'entreprise Arcelor Mittal a annoncé son intention de déclencher un mouvement de grève à compter du 22 août prochain. Dans un communiqué rendu public, le syndicat s'appuie pour justifier son choix sur le procès-verbal de désaccord daté du 5 août. "Entre-temps, le syndicat ne rompt pas le dialogue et se tient disposé à répondre à toute sollicitation émanant de l'employeur pour entamer les négociations", lit-on dans la déclaration. La représentation des travailleurs du complexe sidérurgique fait monter ainsi les enchères le jour même de la reprise des négociations. Le débrayage de quelque 8 000 travailleurs de cette entreprise, entrepris au début du mois en cours, a été à l'origine du processus de négociations entamé entre la direction d'Arcelor Mittal et le syndicat. De nombreuses divergences de vue sont apparues lors de l'étude des 12 points contenus dans la plate-forme de revendications des travailleurs. Le dossier retraite, la sous-traitance utilisée dans des opérations directement liées au métier de base, la précarité de l'emploi des travailleurs en position de sous-traitance, la segmentation de l'univers salarial et l'organigramme de la société, sont, entre autres, les doléances "phare" des travailleurs. La nouvelle feuille de route, élaborée (en solo) par l'employeur relative à l'organisation du travail de l'entreprise, ne semble pas du goût des syndicalistes. Le syndicat a refusé ce qu'il a estimé être l'application "unilatérale" d'un plan social. Ainsi, a-t-il jugé nécessaire l'adaptation et l'élargissement du droit du travail aux nouvelles formes de subordination et de dépendance telles que définies par la législation algérienne du travail et la convention collective de l'entreprise. "Il nous faut trouver, à l'issue des négociations, les termes d'un nouvel échange fondateur pour concilier les exigences des travailleurs en matière de conditions de travail et la productivité attendue par l'employeur", a estimé Smaïn Kouadria, secrétaire général du syndicat joint par téléphone. Ce dernier ajoute que "les travailleurs sont plus que jamais déterminés à aller aux bouts de leurs revendications". L'arrivée, le week-end dernier, à Annaba, des envoyés spéciaux du groupe indien basé à Londres, pour dénouer la crise, n'a rien apporté de nouveau, selon le syndicat. Au sujet des négociations qui ont repris hier, le représentant des travailleurs d'Arcelor Mittal - Annaba dira qu'"un communiqué sera diffusé à l'ensemble des personnels des différentes unités du complexe, afin de les informer de ce qui a été négocié avec l'employeur". Du côté de l'administration de l'entreprise, on indique que la décision de mise à la retraite de quelque 1200 travailleurs est accompagnée d'une prime de départ individuelle de 60 millions de centimes. Pour ce, Arcelor Mittal a dégagé, précise-t-on, une enveloppe globale estimée à 10,8 millions de dollars. Par ailleurs, un communiqué émanant du syndicat de l'entreprise, transmis hier à notre rédaction, indique que "l'intention de l'employeur c'est d'arriver à faire fonctionner l'usine avec un effectif de 5 200 à l'horizon 2008". Arcelor Mittal emploie actuellement plus de 8 000 travailleurs. Du côté de l'UGTA, la Fédération de métallurgie et de l'industrie mécanique a eu à étudier la situation et attend le rapport final du syndicat de l'entreprise pour statuer sur l'affaire, indique-t-on à la centrale syndicale.