L'ambassadeur pakistanais auprès de l'ONU a évoqué, avant-hier, la possibilité d'une nouvelle rencontre "la semaine prochaine" entre Lakhdar Brahimi et des responsables des Etats-Unis et de Russie pour trouver une solution au conflit syrien qui dure depuis 21 mois . L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, avait rencontré le 9 décembre dernier à Genève le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdavov et le secrétaire d'Etat adjoint William Burns. L'ambassadeur pakistanais, Masood Khan, qui présentait à la presse le programme de la présidence pakistanaise du Conseil de sécurité en janvier, a souligné "qu'il y a de nouveaux contacts, un nouvel effort en cours". "Nous espérons qu'il y aura une réunion trilatérale la semaine prochaine entre Moscou, Washington et M. Brahimi", a-t-il indiqué. Au moins onze morts dans un attentat à Damas Sur le terrain, la violence est toujours maître des lieux. Dans la nuit de jeudi à vendredi, au moins onze personnes ont péris dans un attentat à la voiture piégée qui a secoué un quartier du nord de Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le bilan pourrait s'alourdir car de nombreux blessés sont dans un état grave, a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de cette organisation, ajoutant que des enfants figuraient parmi ces victimes. Selon l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays, cet attentat a eu lieu à Massaken Barzé, un quartier où vit une importante communauté alaouite, la minorité religieuse à laquelle appartient le président Bachar al-Assad. De son côté, la télévision syrienne a rapporté qu'un attentat terroriste à la bombe avait visé une station d'essence près de l'hôpital Hamiche à Barzé faisant plusieurs morts et de nombreux blessés parmi les civils. Les autorités syriennes assimilent les rebelles à des terroristes armés et financés par l'étranger. L'attaque la plus spectaculaire remonte au 18 juillet, lorsque quatre hauts responsables de la Sécurité, dont le beau-frère de M. Assad, ont été tués dans un attentat visant le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas et revendiqué par des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL). Jeudi, au moins 160 personnes, dont 72 civils, ont péri à travers la Syrie, selon l'OSDH, au lendemain de l'annonce par l'ONU d'un bilan de plus de 60 000 morts dans le conflit qui fait rage depuis plus de 21 mois en Syrie. Le Liban demande de l'aide à la communauté internationale Le gouvernement libanais, divisé sur le conflit syrien, a indiqué avoir décidé de faire appel aux pays arabes et amis pour alléger le fardeau, notamment financier, que représente l'accueil de 125.000 réfugiés syriens sur son sol. Réuni jeudi, le Conseil des ministres a pris une série de mesures pour aider les réfugiés syriens. Il s'est engagé à appeler les pays donateurs à verser les financements promis au Liban et à lancer une campagne diplomatique pour inciter les pays arabes et amis à partager avec le Liban le fardeau en termes financiers et logistiques, selon un communiqué publié tard jeudi. Le gouvernement a décidé d'appeler la Ligue arabe et les organisations internationales à se réunir d'urgence pour leur expliquer la situation des réfugiés, poursuit le communiqué. Le Liban, qui a été pendant trois décennies sous la tutelle politique et militaire de Damas, reste profondément divisé au sujet de la crise en Syrie et ces divisions sont apparues au grand jour lors de cette réunion. Des membres du gouvernement ont réclamé la fermeture de la frontière, assurant que le flux de réfugiés avait un impact négatif sur l'économie et le fragile équilibre politique libanais, mais cette proposition a été fermement refusée par certains de leurs collègues. Selon l'ONU, quelque 125.000 syriens ont trouvé refuge au Liban depuis le début du conflit meurtrier il y a 21 mois, les autorités libanaises évoquant le chiffre de 200.000. Le gouvernement, dominé par le Hezbollah et ses alliés pro-syriens, appelle régulièrement à se dissocier de la crise syrienne pour ne pas diviser encore plus le pays et éviter un débordement du conflit.