Les prix du cacao se sont repris, la semaine dernière, soutenus par les inquiétudes persistantes sur le volume de la récolte ivoirienne, tandis que les cours du sucre se stabilisaient et que le prix du robusta fléchissait, toujours miné par l'abondante offre brésilienne. Cacao Les cours de la fève brune ont glissé jusqu'à 2206 dollars la tonne mardi dernier, à New York, un plus bas depuis juillet, et jusqu'à 1414 livres sterling, la tonne mercredi dernier, à Londres, un niveau plus vu depuis près de neuf mois, avant d'effacer leurs pertes en fin de semaine. "La vente massive observée récemment sur le marché (les prix ayant chuté de plus de 10% en l'espace d'un mois,) s'explique en grande partie par des facteurs techniques et la prudence des investisseurs face au débat budgétaire américain", a souligné Edward Meir, du courtier INTL FCStone. "Mais ce recul était quelque peu étonnant, étant donné que les fondamentaux du marché" ne le justifiaient pas, a-t-il ajouté, rappelant que la perspective d'une récolte 2012-2013 décevante en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale) "renforce les prévisions d'un déficit de production sur le marché du cacao cette année". De fait, depuis le début de la récolte en octobre jusqu'au 6 janvier, 696 000 tonnes de fèves sont arrivées dans les ports ivoiriens pour être exportées, une baisse d'environ 6% par rapport à la période comparable un an plus tôt, selon des estimations publiées par la revue spécialisée The Public Ledger. Café Si l'arabica a résisté, aidé par l'affaiblissement du dollar face à un euro revigoré, le cours du robusta a pour sa part de nouveau perdu du terrain dans un marché toujours hanté par l'abondance de l'offre mondiale. La récolte en cours "a commencé à arriver en grandes quantités sur le marché", dopée par des accroissements de productions en Afrique, en Indonésie et au Brésil (premier producteur de café de la planète), a expliqué dans son rapport mensuel dévoilé mercredi l'Organisation internationale du cacao (ICO). Selon l'ICO, institution réunissant pays producteurs et consommateurs, les exportations mondiales de café ont atteint en novembre 9,2 millions de sacs (de 60 kg), un bond de 16% par rapport à novembre 2011. Pour sa part, la récolte brésilienne actuelle devrait, en raison d'une année faste au sein de son cycle biennal de culture caféière, atteindre le niveau record de 50,83 millions de sacs, selon des estimations des autorités. L'ICO a toutefois révisé en baisse ses prévisions de production pour l'année 2012-2013 (débutée en octobre), à 144,1 millions de sacs contre 146 précédemment, pointant des conditions météorologiques mitigées et des maladies balayant les plantations en Amérique centrale. Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en mars valait 1929 dollars US, contre 1937 dollars une semaine auparavant. Sucre Les prix du sucre sont restés quasiment stables. Après un début d'année 2013 marqué par une hausse, "la possibilité d'une nouvelle récolte record au Brésil (1er pays producteur) et la perspective d'un large excédent d'offre au niveau mondial en 2013 ont limité les gains du marché", a indiqué Christina McGlone-Hahn, analyste de Deutsche Bank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 510,50 dollars contre 511,60 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 18,88 cents contre 19,00 cents sept jours auparavant. Le maïs bondit après l'annonce d'une baisse des stocks aux USA Les cours du maïs évoluaient en nette hausse, dopés par l'annonce d'une baisse des réserves de la céréale, au plus bas en neuf ans aux Etats-Unis. Selon le rapport mensuel du département américain de l'Agriculture (Usda) sur l'offre et la demande mondiale de produits agricoles, diffusé vendredi dernier, en cours de séance, les stocks actuels de maïs sont descendus au 1er décembre à 204 millions de tonnes, soit 17 % de moins que l'année précédente. Il s'agit du plus faible niveau de stocks en décembre depuis 2004. " Ce chiffre sur les réserves est à l'origine de la forte hausse observée sur les marchés ", a noté Bill Nelson d'Allendale. Les stocks en fin de campagne devraient par ailleurs, selon l'Usda, s'établir à 602 millions de boisseaux, soit " leur plus faible niveau depuis 1996 ", selon l'expert. L'Usda a pourtant très légèrement relevé ses estimations de production de maïs, à 273,83 millions de tonnes pour la campagne 2012-2013. Mais en raison de la sécheresse qui a sévi cet été aux Etats-Unis, ces prévisions de production restent très largement inférieures à celles atteintes lors de la campagne précédente, évaluée à 314 millions de tonnes. Et les autorités ont relevé leur estimation de consommation aux Etats-Unis. Le blé et du soja également en hausse Le document de l'USDA pesait en revanche sur les cours du soja. "Le gouvernement a davantage relevé ses prévisions de production qu'attendu par les spécialistes ", a relevé Bill Nelson. Il a parallèlement "augmenté son estimation de la production au Brésil ", qui deviendra en 2013 le premier producteur mondial de l'oléagineux. Les prix du soja restaient toutefois en hausse sur la semaine car ils avaient fortement rebondi lundi, après avoir clôturé vendredi dernier à leur plus faible niveau depuis la mi-juin. Les cours du blé remontaient en revanche après la publication du rapport de l'Usda, car " les réserves sont apparues plus faibles qu'attendu ", a indiqué Bill Nelson. Dans un autre document, les autorités américaines ont par ailleurs indiqué que la superficie du blé d'hiver semée cet automne devrait atteindre 16,92 millions d'hectares, soit 1 % de plus qu'en 2012 " mais moins que prévu ", a relevé l'expert. Plus tôt dans la semaine, " des exportations en baisse avaient pesé sur les produits agricoles, notamment le maïs", a remarqué Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. Les cours du soja étaient de leur côté restés "dans une fourchette étroite, sous la pression de l'amélioration du temps en Amérique du Sud qui laissait entrevoir une récolte importante ", a noté Dewey Strickler. Sur le marché du blé, les courtiers sont par ailleurs restés attentifs au temps dans le centre des Etats-Unis. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars a terminé à 7,0875 dollars contre 6,8025 dollars vendredi dernier (+ 4,19 %). Le boisseau de blé à même échéance s'est établi à 7,5475 dollars contre 7,4725 dollars (+ 1,00 %) une semaine plus tôt. Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en mars a clos à 13,7325 dollars contre 13,6725 dollars (+0,44%).