La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a appelé, dans un communiqué rendu public samedi, l'ONU à fournir "immédiatement" son "appui logistique et financier" pour le déploiement au Mali de la force militaire régionale à l'issue d'un sommet à Abidjan. "Les chefs d'Etat et de gouvernement de la région demandent aux Nations unies de fournir immédiatement l'appui logistique et financier pour le déploiement de la Misma" (Mission internationale de soutien au Mali), a rapporté le communiqué final concluant un sommet régional tenu à Abidjan. Les Etats membres de la Cédéao ont été appelés à cette occasion à fournir "sans plus tarder" les troupes promises à cette force d'intervention qui devra se déployer au Nord Mali afin de combattre les groupes terroriste qui occupent la région. Le communiqué publié après le sommet cite également, pour la première fois, la Côte d'Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone parmi les pays qui ont décidé de "contribuer au déploiement de la Misma", mais sans précision sur la nature de cette contribution. Les dirigeants ouest-africains, accompagnés du président tchadien Idriss Deby, ont aussi insisté sur le besoin de mobiliser les ressources financières, au niveau de l'Afrique de l'Ouest et plus largement de la communauté internationale, nécessaires aux opérations de l'armée malienne et de ses soutiens africains. Une conférence des donateurs est prévue le 29 janvier à Addis-Abeba, sous l'égide de l'Union africaine, alors que les pays africains concernés éprouvent de sérieuses difficultés à acheminer leurs troupes et à financer leur déploiement. Quelque 2.000 membres de la Misma doivent être déployés d'ici au 26 janvier. Une centaine de soldats togolais et nigérians sont déjà arrivés à Bamako, et une trentaine de Béninois sont en route. Huit pays ouest-africains, Nigeria, Togo, Bénin, Sénégal, Niger, Guinée, Ghana et Burkina Faso, ainsi que le Tchad ont annoncé leur contribution à la Misma, qui comprendra quelque 5.800 soldats pour prendre le relais de la France, qui combat les terroristes depuis le 11 janvier. Moscou a proposé d'acheminer des troupes françaises La Russie a proposé à la France d'acheminer des troupes ou matériels français au Mali, a révélé , hier, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, en évoquant aussi une proposition du Canada de transporter des forces africaines. Pour acheminer les troupes de la force africaine au Mali, il y a des transports qui seraient pour une part par les Africains eux-mêmes, pour une part par les Européens, pour une part par les Canadiens, a-t-il dit sur la radio Europe 1. Et les Russes ont proposé d'apporter des moyens de transport pour les Français, donc c'est assez divers, a ajouté le ministre français. Le 12 janvier, lendemain de l'ouverture du feu, le représentant spécial du Kremlin pour l'Afrique, Mikhaïl Marguelov, avait affirmé que toute opération militaire en Afrique devait se faire sous l'égide de l'Onu et de l'Union africaine (UA). Personne à part les Africains ne peut et ne doit résoudre les problèmes du continent, avait-il ajouté. L'Allemagne proposera une aide financière supplémentaire aux pays africains Berlin proposera une aide financière supplémentaire aux pays africains engagés dans l'opération militaire au Mali, lors de la prochaine réunion des donateurs prévue le 29 janvier à Addis-Abeba, en Ethiopie, a annoncé hier, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. "Les troupes africaines ont besoin de soutien financier. Lors de la conférence des donateurs à Addis-Abeba à la fin du mois, l'Allemagne prendra ses responsabilités", a affirmé le chef de la diplomatie allemande, cité par le journal dominical "Bild am Sonntag", sans apporter de précision sur l'ampleur de cette aide. Outre l'aide financière, l'Allemagne a mis jeudi deux avions de transport "Transall" à disposition de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour contribuer à l'opération militaire au Mali lancée le 11 janvier par des troupes françaises, en soutien à l'armée malienne, contre des groupes terroristes occupant le nord du pays depuis plus de neuf mois. Aussi, Berlin compte porter une aide humanitaire d'un million d'euros à destination des réfugiés dans les pays voisins du Mali, et envoyer du personnel qualifié pour former les troupes africaines. "Il s'agit maintenant de donner au Mali et aux Africains les capacités de vaincre les terroristes. La mission européenne de formation de l'armée malienne devrait commencer aussi vite que possible", a expliqué le ministre. M. Westerwelle a affirmé que le "terrorisme" au Mali "est une menace pour l'Afrique, mais aussi pour l'Europe" Ces déclarations interviennent à quelques jours de la conférence des donateurs, qui doit se tenir le 29 janvier à Addis-Abeba sous l'égide de l'Union africaine, pour mobiliser les fonds pour financer la Mission internationale de soutien au Mali (Misma).