Juillet-août, ont été les mois où la tension sociale est montée d'un cran. Une agitation qui survient au moment où le gouvernement s'est engagé à prendre les choses en main tant sur le plan économique qu'en ce qui concerne particulièrement le volet social. La flambée des prix sur les marchés est prise pleinement au sérieux par l'exécutif. Le maintien du soutien de l'Etat à certains produits (lait, blé etc.) et l'importation d'autres produits, comme la pomme de terre pour combler le déficit qu'enregistre la production interne, sont le meilleur gage de cette volonté de l'Etat de s'occuper des problèmes de la population. L'engagement de l'actuel gouvernement à récupérer la maîtrise du marché et à mieux s'investir dans sa régulation, selon les échos que nous avons pu recueillir, explique le durcissement de ton du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et qui aurait, selon certaines indiscrétions, " mis en garde " le gouvernement l'invitant à procéder au règlement du problème d'inflation des prix. Il faut dire que le gouvernement fait face à un manque flagrant de coordination et de complémentarité entre différents ministères et autres secteurs liés au fonctionnement et à l'organisation du marché. Un défi que le gouvernement est appelé à surmonter bien avant le début du mois de Ramadhan et la rentrée des classes, car il y a va même de sa crédibilité notamment que le chef de l'Etat va reprendre dans les prochaines semaines les audiences-bilans de chaque membre du gouvernement. Une course contre la montre pour tous. Tous ces éléments de l'actualité sont travaillés à fond au sein du gouvernement, a-t-on appris. Il s'agit surtout de tranquilliser le citoyen. L'exécutif, sans risquer de manquer ses objectifs et de faire dans l'insatisfaction et les craintes du citoyen, semble être en éveil. Aussi, nul ne peut nier que partout à travers le monde, la situation sociale des peuples est marquée actuellement par de fortes tensions, l'Algérie n'est pas seule dans ce cas. L'économie mondiale continue de subir les graves conséquences d'une mondialisation qui dévore tout sur son passage, y compris dans les pays du G8. L'analyse faite par un économiste, souligne que la situation présente de l'Algérie n'est pas aussi préoccupante que le laisse croire certains. " La stabilité macroéconomique et la décrispation progressive de la croissance, la maîtrise de l'inflation en cours ne sont pas compromises par la perturbation du marché interne. La prise en charge de cette question par le gouvernement et même si elle arrive un peu en retard, est un autre signe, la paix sociale ne sera pas déstabilisée”. De son point de vue, le moment est des plus propices pour le gouvernement pour s'attaquer effectivement à la mise en application du pacte économique et social adopté en 2006 et ce, essentiellement pour garantir le pouvoir d'achat et sa défense. Il met également l'accent sur la nécessité d'une " convocation de la tripartite avant les délais de la rentrée politique et sociale pour transcender avec cette morosité sociale. Le secteur privé, le secteur public et le gouvernement sont capables de négocier sous toutes les formes la stabilité des prix, et la lutte contre le marché informel ". Il précise dans ce contexte que la société civile devrait s'y mettre de tout son poids pour jouer " un rôle essentielle avec courage et un esprit de responsabilité ".