Le constructeur français Renault a vu ses bénéfices fondre en 2012 sous le coup de la crise automobile en Europe mais il est toutefois resté dans le vert, alors que son P-DG Carlos Ghosn a consenti une baisse de sa rémunération pour faciliter la signature d'un accord avec les syndicats sur la compétitivité des usines en France. Le bénéfice net a reculé de 15,3% l'an dernier à 1,77 milliard d'euros, selon les chiffres communiqués. Mais ce montant inclut une plus-value exceptionnelle de 924 millions d'euros liée à la liquidation de la participation dans le groupe suédois AB Volvo. Le bénéfice d'exploitation a chuté à 122 millions (contre 1,24 milliard en 2011) et le chiffre d'affaires a reculé de 3,2% à 41 milliards. Pour cette année, Renault prévoit un marché automobile européen en recul de 3% et un marché français baissant de 3 à 5%. Malgré ce pronostic toujours morose, le constructeur, moins dépendant de l'Europe que son rival Peugeot PSA, table sur une augmentation de ses ventes. Le conseil d'administration de Renault a validé, mercredi dernier, le report de 30% de la part variable de la rémunération de M. Ghosn de l'année 2012 au 31 décembre 2016, en cas d'accord avec les syndicats sur la compétitivité sur les sites français. En 2011, la part variable du salaire du P-DG de Renault était de 1,59 million d'euros et la part fixe de 1,23 million. M. Ghosn reçoit aussi une rémunération substantielle en sa qualité de patron de Nissan. Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a relativisé jeudi la portée du geste consenti, moins important à ses yeux que les engagements industriels attendus par l'Etat, toujours le premier actionnaire (15,04%) du deuxième constructeur français. C'est indécent, quand on connaît la rémunération de ce dirigeant, a déclaré l'ex-candidate écologiste à l'élection présidentielle Eva Joly. Les membres du directoire de Peugeot-Citroën PSA, qui a enregistré une perte historique de plus de 5 milliards d'euros l'an dernier, ont eux aussi renoncé à la totalité de la part variable de leur rémunération. Sur ce sujet, j'ai déjà pris une décision en 2011: c'était d'abandonner 100% de ma part variable et le directoire également. Pour l'année de l'exercice 2012, nous avons pris la même décision, a indiqué jeudi le patron du groupe Philippe Varin. Renault rappellerait 60 000 véhicules en Chine Renault a commencé à rappeler 60 000 véhicules exportés vers la Chine en raison d'un problème avec les capteurs de jauge du carburant, selon la presse officielle Chinoise. La mesure concerne 61 508 véhicules de type Koleos produits entre le 16 décembre 2008 et le 10 juillet 2012, précise Chine nouvelle citant l'Administration générale du contrôle de qualité. En raison d'un dysfonctionnement, les capteurs indiquent des niveaux erronés de carburant sur le tableau de bord de ces véhicules. Ces capteurs seront remplacés gratuitement. Renault avait rappelé 5 097 Koleos en janvier en raison de problèmes de soudure.