La campagne des vendanges a débuté dans les régions de l'Ouest notamment à Aïn Témouchent. La nouveauté, cette année, réside dans le fait que l'opération se fera sans la présence de l'ONCV (Office national de commercialisation des produits vitivinicoles ). Pourtant, cette région, réputée pour ses vignobles, fournissait l'essentiel de ce qui fait la raison d'être de cet office national. Ce dernier s'est bel et bien désengagé de la région, sinon comment expliquer qu'il ne se soit pas présenté avant le début des vendanges, pour demander la location de caves se demande-t-on au niveau de la chambre de l'agriculture de la région. Du côté de l'ONCV, on avance que c'est plutôt une politique locale avantageant la concurrence qui est à l'origine de cette situation. S'il y a du vrai dans les deux versions avancées, la vérité réside aussi dans le fait que l'ONCV dispose de stocks invendus qu'il lui faudra écouler pour les reconstituer. Quoi qu'il en soit, le bras de fer entre l'ONCV et les viticulteurs de la région avait bien marqué les esprits durant la saison 2005-2006. N'ayant pas pu écouler toute la production, les viticulteurs n'ont pas hésité à pointer du doigt l'ONCV qui, selon eux, refusait d'acheter leur raisin sous prétexte qu'il n'était pas conforme. Les conséquences de ce bras de fer ont été désastreuses. Certains ont procédé à l'arrachage de vignobles pour protester contre ce qu'ils ont appelé " les dépassements de l'ONCV ". Résultat aujourd'hui, la production a baissé de 50 %. En effet, les prévisions pour cette campagne 2007 sont claires, d'après les services agricoles locaux. La différence est de taille par rapport aux années précédentes. La production attendue sera limitée à la moitié de celle réalisée l'année écoulée. Cette chute, estimée à 50%, est justifiée donc , selon la Chambre d'agriculture de la wilaya de Aïn Témouchent, par l'arrachage massif de quelque 500 ha de vignobles, principalement le cépage, dû certainement à la mévente de la production de l'année précédente et qui a donné lieu à une levée de boucliers de la part des producteurs dont la presse en a fait d'ailleurs un large écho. Aussi, la faible pluviométrie enregistrée dans la région et qui a engendré l'apparition de certaines maladies dont le mildiou et l'oïdium, qui ont influé négativement sur la floraison, explique-t-on. Autrement dit, les viticulteurs se trouvent confrontés à de multiples difficultés. La nouvelle politique de l'ONCV a perturbé le cours des choses chez ces producteurs. Celle-ci est désormais basée sur des exigences strictement commerciales et concurrentielles où la qualité du vin est le maître mot. Seuls les cépages dits nobles (le pinot noir, le syrah, le cabernet…) sont acceptés ; ils donnent une meilleure qualité de vin et peuvent constituer un attrait pour les négociants étrangers. En d'autres termes , les viticulteurs devront se résigner à accepter ces exigences qui leur permettront de garantir l'avenir du vignoble en Algérie pour peu que leurs efforts soient soutenus par l'État à travers ses différents fonds. Seulement, malgré l'absence de l'ONCV, le problème de la prise en charge de la production ne se pose pas, ayant été cerné lors des deux importantes réunions au niveau de la coopérative des viticulteurs COOPVIT et au niveau du siège de la DSA. Ainsi, pas moins de cinq transformateurs privés sont entrés en lice et se sont engagés à prendre la production de cette campagne.