Le ministre français de l'Agriculture a indiqué, hier, que la France allait soutenir le moratoire de deux ans sur certains pesticides affectant les abeilles, qui est préconisé par la Commission européenne. La Commission européenne vient de proposer, sur une partie de ces familles de molécules qui sont clairement identifiées comme perturbantes pour les abeilles, un moratoire de deux ans. Je vais soutenir la Commission européenne, a déclaré M. Le Foll sur RMC/BFM TV. Les abeilles sont victimes de plusieurs facteurs, dont l'un est le recours à un certain nombre de pesticides qui sont perturbants et qui ne sont pas interdits aujourd'hui, a-t-il expliqué. L'objectif du moratoire est pour voir si, quand on ne les utilise plus, les abeilles retrouvent de la vitalité, a relevé le ministre, rappelant que La France a pris une initiative: 40 millions d'euros seront mis pour un plan abeilles. La proposition de moratoire pourrait être soumise lors de la réunion des experts ce lundi et si elle est adoptée, l'interdiction pourrait entrer en application le 1er juillet. La Commission s'est fondée sur un avis très négatif rendu par l'Autorité pour la sécurité des aliments (EFSA). Les trois néonicotinoïdes incriminés " clothianidin, imidacloprid et thiamethoxam " sont présents dans des pesticides produits par les groupes allemand Bayer et Suisse Syngenta, notamment le Cruiser OSR. Ils sont utilisés pour quatre type de cultures: le maïs, le colza, le tournesol et le coton. La France a retiré le 29 juillet l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser OSR utilisé en traitement de semence pour le colza, mais pas pour le maïs qui, bien que contesté, n'a pas été à ce stade définitivement banni. L'Italie et l'Allemagne interdisent l'usage des pesticides incriminés seulement pour le maïs, les Pays-Bas pour traiter les plantes qui attirent les abeilles, et la Slovénie pour toutes les plantes.