Les cours du pétrole ont fini en recul avant-hier à New York, à l'issue d'une séance indécise, dans un marché s'inquiétant pour la demande de brut aux Etats-Unis, le premier consommateur de pétrole au monde, et digérant des indicateurs économiques contrastés. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril a reculé de 71 cents à 92,05 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 111,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 49 cents par rapport à la clôture de la veille, s'établissant à son plus bas niveau depuis fin janvier. Après une ouverture hésitante, les cours du pétrole sont restés cantonnés dans une fourchette étroite, peinant à trouver une direction dans un marché peu enclin à l'achat. "Les cours ont accéléré leur baisse en fin de séance, sous le coup d'un afflux de ventes techniques en ce dernier jour du mois", les courtiers procédant à un rééquilibrage de leurs portefeuilles", a relevé David Bouckhout, de TD Securities. La publication d'une salve de résultats de bon augure, avec une baisse plus forte que prévu des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, et une accélération en février de l'activité économique de la région de Chicago, n'ont pas suffi à rassurer le marché. Les courtiers ont aussi reçu sans enthousiasme la légère révision à la hausse du chiffre du produit intérieur brut américain au quatrième trimestre, cette progression étant inférieure aux attentes et montrant une croissance économique figée à l'automne dernier. Un dollar fort par rapport à l'euro, notamment, n'a pas joué en faveur des matières premières, dont le brut, libellées dans cette monnaie, a souligné John Kilduff, d'Again Capital, les rendant moins attractives pour les investisseurs munis d'autres devises. D'autre part, la perspective de l'entrée en vigueur de coupes automatiques et drastiques vendredi dans le budget américain, faute d'accord de dernière minute au Congrès, inquiétait aussi, selon M. Kilduff, les opérateurs redoutant ses conséquences pour la croissance et la demande en brut. Ces craintes étaient aussi accentuées par la diffusion de statistiques montrant l'abondance de l'offre aux Etats-Unis actuellement. En effet, les stocks de brut ont continué à gonfler de 1,1 million de barils lors de la semaine achevée le 22 février, selon le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie sur les réserves de pétrole. "Ils se situent à leur plus haut depuis le mois de juillet à 377,5 millions" de barils, a souligné Robert Yawger, de Mizuho Securities. Pour Phil Flynn, de Price Futures Group, la léthargie du marché est compréhensible au vu de statistiques "montrant une production de brut en augmentation de 14,6% par rapport à l'année précédente en 2012, à son plus haut niveau depuis 1995". Les investisseurs scrutaient par ailleurs toujours l'Italie, théâtre d'incertitudes politiques après des élections législatives ayant abouti à un Parlement divisé. En Asie, les cours du pétrole s'appréciaient dans les échanges matinaux à la faveur d'indicateurs économiques positifs aux Etats-Unis où la Bourse de New York s'est envolée la veille, ont indiqué des courtiers. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril avançait de 40 cents, à 93,16 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance gagnait 36 cents, à 112,23 dollars. Les prix du pétrole avaient terminé sans franche direction la veille à Londres et New York, les investisseurs pesant des données mitigées sur les stocks de brut aux Etats-Unis d'un côté, de bons indicateurs économiques de l'autre.