Le président de l'APW de Bordj-Bou-Arréridj a été empêché par 18 membres dont la majorité FLN d'obédience d'ouvrir les travaux de la session ordinaire de l'Assemblée. Hier, les choses se sont gâtées juste après le dernier couplet de l'hymne nationale. Les contestataires se sont rassemblés en ligne juste devant la tribune où étaient assis outre, le président de l'APW, le Wali et le SG de la wilaya pour exiger la levée de la séance. Une dame membre de ce groupe a très longuement cité les griefs du P.APW, exigeant l'ouverture d'un dialogue afin de ne pas perturber la dynamique de développement de la wilaya. Les opposants composés du FLN-RND-FFS-Mouvement populaire algérien et le Parti national algérien toujours au-devant de la tribune se sont adonnés à des hurlements et ont longuement tapés des pieds sur l'estrade. Un spectacle exécuté en présence des bureaux de l'exécutif de la wilaya et des membres de la société civile. Le président de l'APW dans un calme olympien a laissé faire tout en appelant au calme et à la retenue. Les protestataires ont continué dans un chahut total à exiger la levée de la séance. Dans un brouhaha total, le P. APW a réussi péniblement à appliquer le règlement à savoir l'ouverture de la session à main levée, obtenant la majorité. Malheureusement, les 18 membres contestataires ont envahi le haut de la tribune pour empêcher l'entame des travaux. Cette scène qui n'a pas connu de heurts majeurs a été marquée par le geste d'un membre de ce groupe qui a fait levé une chaise afin de déloger le P.APW, le Wali et le SG de la wilaya. Ce qui a astreint le Wali et son staff de se retirer. Suspendues pendant plus d'une heure, les hostilités ont repris de plus belle lorsque le P. APW a voulu reprendre les travaux et mettre en exécution l'ordre du jour qui comporte notamment la présentation par le Wali du rapport et du bilan des activités de la wilaya pour l'année 2012. A l'origine de ces querelles, les 18 membres contestataires qui se sont vu refuser de faire partie des différentes structures de l'APW. Ces derniers dans un communiqué remis à la presse reprochent au P. APW d'avoir négligé la structuration de ces instances particulièrement les commissions qui ont pour rôle l'examen et l'enrichissement de n'importe quel dossier, lit-on dans le communiqué. Le texte en question accuse certains de leurs collègues d'avoir usurpé les fonctions de vice-président de l'APW et d'occuper illégalement les bureaux de l'APW " sans aucun droit ". Il est également reproché au P. APW d'avoir désigner des représentants de l'Assemblée au sein de diverses commissions sans la consultation préalable des élus. En clair, il est à déduire que ce combat politique suscite déjà des provocations au sein de l'APW de Bordj-Bou-Arreridj. Celle-ci, qui n'a que quatre mois d'activités, se trouve prise en otage par les différentes formations politiques qui y siègent. Avec de tels arguments, les membres de la société civile qui ont été observateurs de ces " rixes " à répétition de leurs représentants, estiment que l'APW de Bordj-Bou-Arreridj fait déjà de " figure pâle ". Il faut avouer que l'entame de cette mandature est décevante : à ce jour aucun dossier n'a été traité à part la délibération approuvant le budget de la wilaya. Il importe de dire que le problème, au-delà des questions de cohésion et des affrontements entre ces élus se pose en termes de qualité de la représentativité populaire tant les textes en vigueur sont en décalage avec la réalité. D'autant plus que certains élus, loin de constituer le meilleur et le plus sain pour la société, ne s'adonnent qu'à des règles de jeux basés sur l'intérêt politicien. Le citoyen n'a que faire de soi-disant élu qui se gargarise de démocratie en pratiquant la violence verbale ou autre au détriment des intérêts de la collectivité. M. Azzedine Mechri, chef de l'exécutif de la wilaya de Bordj-Bou-Arreridj et devant tant d'obstacles qui risquent d'entraver la dynamique de développement, le service public et les affaires des citoyens a invité les belligérants à se mettre autour d'une table de négociation et de dialoguer pour apaiser leurs divergences tout en pensant à l'intérêt de la wilaya et de la population.