La banque que veulent créer les pays émergents des BRICS ne sera pas concurrente mais complémentaire des institutions financières occidentales, a assuré, hier, le ministre indien des Finances. Les dirigeants des pays émergents des BRICS --Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud--, réunis à Durban en Afrique du Sud, ont annoncé la semaine dernière la création d'une banque de développement commune destinée à financer des infrastructures. "La banque des BRICS ne sera pas en concurrence avec la Banque mondiale ou avec la Banque asiatique de développement (BAD). Elle les complètera", a déclaré P. Chidambaram lors d'une conférence de presse à Tokyo où il effectue une visite de deux jours. "Pourquoi avons-nous besoin d'une banque? Parce que les fonds disponibles via les institutions multilatérales sont insuffisants. La Banque mondiale, la BAD fournissent des fonds mais pas suffisamment", a-t-il souligné. Le ministre indien a insisté sur les "problèmes de gouvernance" au sein du FMI et de la Banque mondiale, des institutions d'origine occidentale, toujours dirigées respectivement par un Européen et un Américain, et où les BRICS s'estiment sous-représentés. "Les réformes du FMI et de la Banque mondiale ont été reportées considérablement", a déploré M. Chidambaram, soulignant que les projets d'augmentation du capital de ces institutions devaient être concrétisés. Les détails de la nouvelle banque souhaitée par les BRICS doivent être précisés, mais elle devrait être dotée d'un capital de départ de 50 milliards de dollars, soit 10 milliards par pays, selon les conclusions de la commission de travail qui a précédé le sommet de Durban.