Le taux de chômage de la zone euro était de 12,0% en février, un niveau record, et le nombre de chômeurs y dépasse désormais les 19 millions, selon les données publiées hier par l'office européen de statistiques Eurostat. Le taux de chômage apparaît inchangé par rapport à janvier, où il a été révisé à 12,0% contre 11,9% précédemment. Mais 33 000 personnes supplémentaires sont venues grossir les rangs des demandeurs d'emploi dans la zone euro en février. Au total, 19,071 millions de personnes étaient au chômage dans les 17 pays de l'Union monétaire. Dans l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage était de 10,9% en février, en hausse par rapport au mois précédent (10,8%). Cela correspond à 76 000 chômeurs de plus, soit 26,338 millions de personnes. La progression du chômage est spectaculaire dans les deux zones par rapport à février 2012: le taux de chômage était alors de 10,9% dans la zone euro et de 10,2% dans l'ensemble de l'UE. Comparé à février 2012, la zone euro compte 1,775 million de chômeurs supplémentaires. L'UE dans son ensemble en compte 1,805 million de plus. La Grèce enregistre toujours le plus fort taux de chômage de la zone euro, à 26,4% (selon les dernières données datant de décembre), mais l'Espagne est en voie de la rattraper, avec 26,3%. C'est en Autriche (4,8%), en Allemagne (5,4%) et au Luxembourg (5,5%) que les taux de chômage sont les plus faibles au sein de la zone euro. Sur un an, les plus fortes hausses du taux de chômage ont été enregistrées en Grèce (de 21,4% à 26,4% entre décembre 2011 et décembre 2012) et à Chypre (de 10,2% à 14,0%), suivis par un autre pays sous-programme d'aide internationale, le Portugal. Dans ce pays, le chômage est passé de 14,8% à 17,5% en un an. Le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans, à 23,9% dans la zone euro, continue d'atteindre des sommets en Grèce (58,4% en décembre 2012) et en Espagne (55,7%). La contraction de l'activité manufacturière accélèrée en mars L'activité du secteur manufacturier a accéléré sa contraction en mars dans la zone euro, traduisant une détérioration de la conjoncture qui touche l'ensemble des pays étudiés, selon les données publiées hier par la société Markit, qui publie l'indice PMI. L'indice PMI manufacturier s'est inscrit à 46,8, soit un peu mieux que lors de la précédente estimation (46,6), mais en baisse par rapport à février, où il atteignait 47,9. Il s'agit de son plus bas niveau depuis trois mois. L'activité se contracte quand l'indice est inférieur à 50 et accélère quand il dépasse ce seuil. "Les données de mars mettent en évidence une conjoncture très difficile au sein de la région, la récession s'accentuant dans la plupart des pays", note Chris Williamson, chef économiste de Markit. "Selon les entreprises interrogées, le renforcement de la demande sur certains marchés tels que l'Asie et les Etats-Unis a été compensé par un nouvel affaiblissement de la demande au sein de la zone euro, lui-même lié à une dégradation de la confiance des entreprises et des consommateurs", note-t-il. Même l'Allemagne et l'Irlande, qui font habituellement mieux que leurs partenaires, "renouent avec la contraction", souligne l'économiste. L'indice est à 49,0 en Allemagne, son plus bas niveau en deux mois, et à 48,6 en Irlande, son plus bas niveau en 14 mois. Il se dégrade aussi en Autriche (48,1, soit un plus bas de trois mois), aux Pays-Bas (48,0, un plus bas de 10 mois), ainsi qu'en Italie (44,5, son plus bas niveau en sept mois), en Espagne (44,2, son plus bas niveau en cinq mois) ainsi qu'en Grèce (42,1, son plus bas niveau en deux mois). Il atteint un plus haut de trois mois en France, mais reste particulièrement faible, à 44,0.