En dépit de la hausse des quantités importées, notamment de ciment, la facture des importations algériennes en matériaux de construction durant les deux premiers mois de 2013, a atteint 449,23 millions de dollars. Ce qui est l'équivalent d'une baisse de plus de 11,7% par rapport à la même période en 2012. Ainsi et selon les Douanes algériennes, les quantités importées des principaux matériaux de construction (ciment, bois et acier) sont passées de 958.931 tonnes durant les mois de janvier et février 2012 à 1,143 million de tonnes à la même période de cette année (+19,2%). Et pôur être plus précis, le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes indique que les importations de ciment ont continué leur tendance haussière entamée en 2012 où elles ont presque doublé, puisque leur valeur est passée de 20,14 millions de dollars à 39,14 millions de dollars les deux premiers mois 2013. Les quantités importées ont connu également une "forte hausse" de plus de 103%, passant de 231.630 tonnes à 470.546 tonnes durant la même période de référence, précise le centre. Et là, et toujours concernant cette histoire du ciment, il est très important de rappeler que l'importante commande publique du programme quinquennal (2010-2014) avec un peu plus de 200.000 logements/an à réaliser, ainsi que les différents chantiers ouverts à travers le territoire national par plusieurs secteurs (routes, habitat, rail, ports, aéroports, barrages, etc...) exercent en fait une énorme pression sur l'offre de matériaux de construction, notamment le ciment. Les capacités actuelles de production de 18 millions de tonnes/an, ne permettent pas dans ces conditions à satisfaire la demande car le déficit est estimé à trois millions de tonnes/an. Ce déficit est comblé par les importations, qui ont enregistré une hausse de 98,37%n passant de 1,361 million de tonnes en 2011 à 2,701 millions de tonnes en 2012. La facture de ces importations a augmenté quant à elle de 94,67% en 2012, passant à 244,4 millions de dollars, contre 125,537 millions de dollars en 2011. La réduction du recours à l'importation est un objectif majeur du gouvernement qui a lancé des projets d'extension des capacités de plusieurs cimenteries publiques et la construction de nouvelles cimenteries pour satisfaire la demande nationale, et éventuellement exporter le surplus de la production vers les marchés extérieurs. Avec un financement de 365 milliards de DA, le développement de l'industrie du ciment dans le secteur public porte sur l'extension des capacités de production des cimenteries d'Ain El Kebira (Sétif), de Béni Saf (Témouchent), de Oued-Sly (Chlef), de Zahana (Mascara) et de Sour El Ghozlane (Bouira) pour une production supplémentaire de 8,15 millions de tonnes. Avec une production de prés de 12 millions de tonnes par an, le secteur public du ciment, représenté par GICA, qui détient douze cimenteries, couvre 67% de la production nationale, alors que le reste est assuré par le secteur privé. Toujours est-il qu'en 2012, les importations des matériaux de construction ont augmenté de près de 12% totalisant 2,89 milliards de dollars contre 2,59 milliards de dollars en 2011. Cette hausse a été tirée essentiellement par les importations de ciment qui ont augmenté de 94,67% pour totaliser 244,4 millions de dollars. D'autre part, et concernant les importations de fer et d'acier destinés à la construction, elles sont chiffrées à 296 millions de dollars en janvier et février derniers pour 442.266 tonnes, contre 367,75 millions de dollars (511.208 tonnes à la même période de 2012), en baisse en terme de valeur de près de 19,5%. Enfin, la valeur des importations de bois s'est chiffrée à 113,9 millions de dollars (230.977 tonnes) les deux premiers mois 2013, contre 116,2 millions de dollars (215.890 tonnes à la même période en 2012), en légère baisse de près de 2% toujours en terme de valeur.