La classe politique et les organisations patronales avaient salué cet accord. Parallèlement à l'ouverture des travaux de la 5e Conférence ministérielle euroméditerranéenne, l'Algérie et l'UE signent l'accord d'association, aujourd'hui à Valence (Espagne). Conclu entre les deux parties le 19 décembre dernier, cet accord a suscité la réaction des organisations patronales et syndicales. Le qualifiant de politiquement positif, puis qu'il participe au «désenclavement» de l'Algérie, le patron de l'Ugta avait publiquement dénoncé la non-association de son organisation aux négociations. La même réaction est venue des chefs d'entreprise. Ils ont dénoncé notamment, la suppression de la valeur administrée (taxe, ndlr), et le démantèlement tarifaire. Les organisations patronales ont qualifié ce rabais des tarifs douaniers de sérieuse menace pour l'économie nationale. L'on se rappelle qu'avant de rectifier le tir, les biens d'équipements et les matières premières étaient soumis aux taux de douane les plus bas (5%) et devaient être taxés à 0%. De son côté, la classe politique algérienne a salué la portée politique de l'accord, mais a émis beaucoup de réserves quant à son aspect économique. L'on se souvient également que la plupart des hommes politiques européens ont exprimé leur satisfaction, qualifiant l'accord de moyen opportun pour l'accès à l'économie libérale et à la zone de libre-échange. La seule réticence émane des pays à gouvernement socialiste qui avaient tenté d'émettre des réserves particulièrement sur la situation des droits de l'Homme en Algérie. Profitant de l'arrivée du premier responsable du Parlement allemand, l'Algérie a actionné toute sa diplomatie pour convaincre l'Allemagne de signer la première cet accord. L'action aurait vraissemblablement produit un effet avalanche, sachant que l'Allemagne jouit d'une grande influence au sein de l'Union européenne. C'est ce qui expliquerait l'adhésion des autres pays européens à gouvernement socialiste. Il faut noter, à ce propos, le revirement effectué par Jospin. Ce dernier, invité par la radio Beur-FM, a rejeté «l'utilisation de l'arme économique», pour conditionner la signature des accords avec la promotion des droits de l'Homme et de la démocratie. Néanmoins, des ONG maintiennent leur protestation et appellent à la non-signature de ces accords en organisant un rassemblement le jour-même de la cérémonie qui intervient aujourd'hui avant l'ouverture des travaux de la 5e Conférence ministérielle euroméditerranéenne.